lundi 20 avril 2009

L'incroyable pouvoir des femmes

Allez, je vais me faire des amies. Une chose me laisse perplexe, interrogatif, sans voix, dubitatif, et cette chose est que, de manière incontestable et universelle, tout homme sort du ventre d’une femme qui, dans l’écrasante majorité des cas, sera sa mère. Les garçons comme les filles. De sorte qu’on peut affirmer, avec assez peu d’incertitude, que tout homme a une mère. Homme, au sens d’être humain de sexe masculin. Vous aurez remarqué que beaucoup parmi eux, une majorité, n’ont aucun respect pour les femmes. Et que, parmi cette majorité, un certain nombre sont des monstres. Avez-vous remarqué que les monstres dont l’histoire nous a laissé les portraits sont toujours peu respectueux des femmes? Pourtant, ils avaient tous une mère.

Sans vouloir passer pour un freudien intégriste, je ferais remarquer qu’il est couramment admis que, pour un être humain, tout se joue avant six ans. Tout, la formule est excessive. Son déterminisme fait froid dans le dos. En tempérant, on pourrait dire que beaucoup se joue avant l’âge de six ans, beaucoup de la personnalité future, du comportement du futur adulte. Si l’on ajoute à cela des affirmations plus récentes de psychologues modernes selon lesquels l’influence du père se réduit à rien avant l’âge de six ans, que tout dépend, dans cette période, du rapport de l’enfant à sa mère et que la seule place que peut espérer un père est celle que lui laissera la mère, on en arrive au moment de la déduction.

Qu’on me comprenne bien. J’ai torché, nourri, bercé, chacun de mes enfants. Et dès leur naissance. J’ai éduqué, j’ai raconté des histoires chaque soir, je me suis occupé presque à l’excès, au point de mériter le qualificatif de “papa poule”, de tous mes rejetons. Mais jamais je n’ai oublié que mon pouvoir dépendait uniquement de ce que leur maman m’accordait. Je pense, en outre, faire partie d’une minorité qu’on pourrait qualifier de “féministes de sexe masculin”.

Au moment de conclure, je l’avoue, j’hésite. On ne peut pas prendre à la légère l’idée de se brouiller avec la moitié de l’humanité. Néanmoins, je vais me lancer: n’y aurait-il pas une réelle question derrière le rapport qu’entretiennent les mères, en général, certaines d’entre elles, en particulier, avec leurs fils? Si les garçons sont ce qu’ils sont, parfois réussis, parfois ordinaires, parfois monstrueux, ne serait-ce pas parce que, le plus souvent inconsciemment, je le concède, leur maman les a ainsi voulus?

Cette question ne mériterait-elle pas qu’on s’y arrête?

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