mercredi 23 avril 2014

Jankélévitch selon France-Cul, la très catholique.....

Sur France-cul, ce mercredi, discours autour du livre « Logique de la mort » de Pierre-Michel Klein, livre qui revient sur la conception de la mort de Jankelevitch. . La mort ! … Camus disait que le seul sujet philosophique est le suicide. Je crains d'être une fois encore en désaccord. Il n'y a pas d'autre sujet que la mort en philosophie, serait-ce sous sa forme suicide. Un petit bout de la lorgnette qui ne m'étonne guère de la part de Camus. Qu'avons-nous ? Un Vladimir qui nous dirait, par delà le tombeau, sa conception de la mort, non comme la décrivait l'épicurien moyen, un non-événement, ni comme le décrivaient Platon ou Aristote, dans l'espoir d'une survivance, de l'âme ou de quelque chose. La critique semble donc complète. Pourtant, selon Klein, s'exprimant en lieu et place de Jankélévitch ( un peu à la manière d'un Platon transmettant la pensée de Socrate, alors que Socrate, lui, nie toute « survivance » et que Platon en est l'un des inventeurs), Jankélévitch aurait trouvé la clé de l'espérance, dans cette idée que le fait d'avoir vécu n'est pas effaçable. Le court moment qui sépare ma naissance de ma mort est à jamais inscrit. Je suis éternel. Une théorie, donc, qui se termine, comme tellement d'autres, sur cette idée d'une éternité, et, surtout, dans l'espérance. Jankélévitch serait donc seulement un philosophe de plus à nous vendre un espoir d'éternité. Non religieuse, non physique, certes, mais une espérance. Alléluia ! Au cours de l'émission, Klein nous sert une allégorie jankélévienne. Selon lui, la mort ne peut être considérée comme « rien » puisqu'elle est la goutte d'eau qui fait déborder le vase de la vie, un événement dernier, un acte, un moment qui existe bel et bien et serait unique, puisque dernier. Je trouve qu'il y a ici une bonne grosse blague. Car la dernière goutte ne le sera jamais que parce qu'il y a eu toutes les autres. A commencer par la première : qui ne naît pas ne peut mourir. Mais si la dixième, votre première dent, la millième, votre mariage ou la deux millième, la naissance de votre premier enfant, si la mille deux centième, l'achat de votre belle auto, toutes les autres, n'avaient existé, cette dernière n'aurait jamais été la dernière. Ce qui induit que cette dernière, en vérité, n'est pas plus importante qu'aucune autre. Sa seule importance est factuelle. Il se trouve qu'elle est la dernière, ce qui ne lui donne aucune particularité autre que que son rang. Et également qu'elle signe votre fin, raison pour laquelle vous la désignez comme responsable. L'Être humain est stupide jusqu'au bout et Jankélévitch peut remballer son espérance. Méfiez-vous au-delà de tout de tous les philosophes qui vous orientent vers un espoir. Si vous faites le ménage dans votre bibliothèque selon ce critère, il ne vous restera que quelques livres à lire. Ce sont, bien entendu, les plus intéressants.