Je vous invite à rechercher dans la littérature les auteurs qui auraient décrit dieu, l’idée de dieu, le phantasme, l’image, comme quelque chose de relativement mesquin, petit, méprisable.
M. Onfray, athée notoire lui-même, définit dieu comme tout ce que l’Homme n’est pas. L’Homme aurait inventé un dieu surpuissant, omniscient, omnipotent et, suprême qualité, éternel, l’éternité étant ce qui nous manque le plus ou, plus exactement, la mort étant ce qui nous angoisse le plus, la motivation la plus profonde de tout être humain. Je pense qu’il y a débat sur la notion d’éternité, doublé d’un débat sur la notion de transcendance. Nous savons maintenant, en effet, que, si la survie de notre esprit et de notre conscience sont, jusqu’à plus ample informé, exclues, à part dans nos productions, artistiques en particulier, ce qui contredit pour lui-même le point de vue de M. Onfray, notre corps, quant à lui, est éternel. Nous le savons, nos atomes nous survivent et sont impérissables. On pourrait ajouter à cela que, dans la plupart des cas, nos gènes nous survivent au travers de notre progéniture et continuent bien après nous de nourrir le patrimoine génétique humain global. Au vu de ces deux constatations, je serais tenté d’attribuer un caractère transcendant à chacun d’entre nous. En fait, si je vais au bout de ma pensée, j’en arrive au fait que l’Homme, être humain, est depuis la nuit des temps à la recherche d’une dimension transcendante qu’il porte naturellement, ontologiquement, en lui. Le mythe du juif errant, qui cherche devant lui, dans l’avenir, ce qui est dans son dos, du passé.
Pour en revenir à notre, votre, devrais-je dire, conception de dieu, je suis de ceux qui pensent qu’il est une entité assez médiocre et ordinaire. Bon bricoleur, c’est certain. Cela s’apprend, à preuve le fait que dans beaucoup de laboratoires de par le monde, on bricole plus ou moins officiellement, plus ou moins licitement, autour de la création de la vie in vitro. A part ça, je ne dirais pas qu’il est d’une intelligence supérieure. Très à la portée des meilleurs d’entre nous. Je ne dirais pas qu’il jouit d’un sens moral exempt de critiques. Je ne lui reconnais aucune supériorité patente.
A vrai dire, je pensais jusqu’à très récemment être à peu près le seul à penser que le dieu créé par les Hommes était à leur image: petit, médiocre, fragile, faillible. C’est donc avec une très grande joie que j’ai découvert un extrait d’une lettre de Jules de Gaultier que je vous livre:
«Le dieu qui engendre la catastrophe du Titanic est un dieu distrait: il ne faut pas être distrait quand on est au ««volant» du monde. C’est nous, en réalité, qui sommes ce dieu distrait et avons inventé l’autre au-dessus de nous à notre image.»
Moment rare que celui où l’on découvre une filiation, une base à ses propres réflexions. Cette idée selon laquelle dieu n’est pas très reluisant est, pour moi, la porte encore confuse par laquelle je pourrais m’immiscer et donner cette foutue preuve de sa non existence. C’est parce qu’il est à l’image de l’Homme qu’il ne peut avoir existé. Trouver un ancêtre à cette réflexion va me permettre de me lancer sur ce terrain très fangeux avec un peu plus de confiance.
mardi 21 avril 2009
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