jeudi 9 avril 2009

La guimauve des bons sentiments

I comme Icare. Vîtes-vous ce film? Je vous le conseille. Pour une scène, surtout, où un scientifique, joué par Marcel Maréchal, menant des études comportementales sur le rapport victime-bourreau, éclaire Yves Montand, politicien à peu près intègre, mais avant tout mû par de bons sentiments, sur ses expérimentations. Il s’agit d’analyser le comportement de volontaires à qui l’on donne l’ordre de torturer, en administrant des décharges électriques de plus en plus fortes, et qui le font sans beaucoup de scrupules, en ignorant que le torturé est un complice et que tout cela n’est finalement qu’une expérience sans conséquences.
Fort de son humanisme de bon aloi, Montand finit par se scandaliser, ignorant ce qu’il en est du subterfuge, dans le genre: c’est intolérable.... Comment peuvent-ils? A quoi Maréchal, cynique, lui rétorque qu’il a attendu, lui-même, deux cents volts pour réagir, ce qui n’est pas l’indice d’une conviction très profonde.
Et nous, notre limite, où croyez-vous qu’elle se situe? Et croyez-vous sincèrement que les horreurs terrestres ont une chance de s’interrompre tant que nous les jugerons à l’aune des bons sentiments?

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