mercredi 29 avril 2009
Les faibles et les forts
La politesse, le calme, la retenue, la courtoisie, la civilité, la bienséance, les bonne manières, tous ces mots figurent dans la liste des synonymes de servilité. Mais ce n’est pas la seule particularité qui m’intéresse en eux. Ils sont aussi la base des rapport sociaux apaisés. Plus exactement, ce que ceux qui vous enc... à longueur de temps exigent de vous lorsque vous avez une remarque à faire, une demande, une récrimination. Leur vulgarité, celle qui est inhérente à leur position de dominants bourrés de fric et souvent peu cultivés, peu polis, peu méritants, peu concernés par le sort des autres, possédant assez peu de qualités humaines, ce qui ne les empêche nullement de les exiger des autres, cette violence-là, vous êtes priés de ne pas y répondre. On comprend bien que si vous commencez des négociations par “ va te faire enc..”, vous pouvez remballer. Un peu de tenue, que diable. D’où cette idée que ces mots cachent en fait une arme de gouvernance. Ce que Nietzsche appelle la victoire des faibles sur les forts. Le philosophe moustachu n’est pas optimiste. Il pense qu’il faut voir ici la raison de la “décadence” humaine. Ceux qui sont aux commandes, toujours les mêmes, vous raconteront que cette notion est à manier avec beaucoup de précautions, que c’est elle qui aurait ouvert la voie aux chambres à gaz. N’en croyez rien. C’est tout le contraire. Cette confusion volontaire fait partie de l’arsenal de la domination par les faibles.
lundi 27 avril 2009
Après moi... Quoi?
Une petite question qui peut sembler rigolote: le monde continue-t-il après notre mort? Évident: oui. La question n’a rien de cocasse. Inepte, est plutôt le mot. J’insiste: qu’est-ce que le monde? L’ensemble de ce que je vois, sens, palpe, entends, imagine, pressens, ce que je rêve, aussi, bref, une chose dont mes sens me donnent un aperçu. La mort vous éteint, clic. Que reste-t-il de tout cela? Là, vous êtes bien obligés d’en convenir: rien. Quelque chose a disparu. Pour autant, me direz-vous, ce qui a disparu ne peut pas s’appeler LE monde.
Là, je ne vais pas m’engager dans une réponse directe. Réfléchissons ensemble, si vous le voulez bien, au fait que, sur ces bases, rien ne prouve non plus qu’il a existé avant votre naissance. Sauf que, assez rapidement, les enfants sont confrontés aux preuves de l’existence du monde avant eux. Les oeuvres, les monuments, les routes, le soleil, les étoiles, le monde, quoi. Aurions-nous une preuve aussi patente du fait que le lendemain de notre mort existe? Ainsi, j’en arrive au fait que la preuve que le monde existe après ma disparition c’est qu’il existait avant moi. Car rien ne m’empêche de penser que, pendant le temps de ma propre vie, cette existence ne serait qu’une illusion de mes sens. Si le monde existe après moi, c’est parce qu’il a existé avant.
Car, ce sera mon dernier point, le propre de la mort est que notre corps et nos sens ne sont plus. Par conséquent, admettez que vous ne pourrez plus affirmer que le monde existe bien si vous n’en êtes plus. J’insiste: j’ai une question rigolote: le monde existe-t-il après ma mort?
Là, je ne vais pas m’engager dans une réponse directe. Réfléchissons ensemble, si vous le voulez bien, au fait que, sur ces bases, rien ne prouve non plus qu’il a existé avant votre naissance. Sauf que, assez rapidement, les enfants sont confrontés aux preuves de l’existence du monde avant eux. Les oeuvres, les monuments, les routes, le soleil, les étoiles, le monde, quoi. Aurions-nous une preuve aussi patente du fait que le lendemain de notre mort existe? Ainsi, j’en arrive au fait que la preuve que le monde existe après ma disparition c’est qu’il existait avant moi. Car rien ne m’empêche de penser que, pendant le temps de ma propre vie, cette existence ne serait qu’une illusion de mes sens. Si le monde existe après moi, c’est parce qu’il a existé avant.
Car, ce sera mon dernier point, le propre de la mort est que notre corps et nos sens ne sont plus. Par conséquent, admettez que vous ne pourrez plus affirmer que le monde existe bien si vous n’en êtes plus. J’insiste: j’ai une question rigolote: le monde existe-t-il après ma mort?
jeudi 23 avril 2009
Au turbin, urbain...
L’oisiveté est mère de tous les vices. Vous connaissez? Il y en a d’autres: Félix Leclerc, par exemple, dans sa chanson «Cent mille façons de tuer un homme»:
Non vraiment je reviens aux sentiments premiers
l'infaillible façon de tuer un homme
C'est de le payer pour être chômeur
Et puis c'est gai, dans une ville, ça fait des morts qui marchent.
On peut aussi rappeler la devise du régime de Vichy: Travail, famille, patrie. Bref, le travail, valeur universelle et, corollaire, vil que celui qui ne gagne pas son pain à la sueur de son front. La valeur travail est aujourd’hui, et de plus en plus, partagée par toutes les tendances politiques. Ses sources, par contre, sont plutôt bipolaires. Traditionnellement, le travail fut une valeur, d’une part, pour les chrétiens et, de l’autre, pour les communistes.
Commencer par le rouge me semble plus aisé. Dans un régime où le travail de chacun est supposé enrichir la communauté, on comprend que l’ouvrier ne peut décider de rester sous la couette tous les matins, pour faire l’amour, ou picoler, rêvasser, regarder la télé ou lire, travailler pour soi, dans son potager ou dans sa maison. Je n’ai pas de jugement de valeur sur la manière d’occuper son temps. Alors, évidemment, il faut absolument, pour la santé de l’économie socialiste, que les fainéants soient stigmatisés ou bien que les “héros du travail”, genre Stakhanov, soient héroïsés. La seule solution envisagée, donc, est on ne peut plus archaïque: promouvoir la valeur travail. Les communistes, l’extrême gauche, perpétuent, aujourd’hui encore, la fable de la noblesse du travail. Enfin, les dirigeants, dont on pourrait faire remarquer qu’ils ne sont pas très souvent ouvriers en usine, sont tous d’accord pour vous y envoyer, sous le prétexte qu’on pourrait y trouver un accomplissement personnel. Je n’en crois, quand à moi, rien. Je suis resté un vieux beatnik: je ne veux pas perdre ma vie à la gagner.
Le versant chrétien de l’amour du travail est plus complexe. Si l’on se place dans l’optique, qui est la mienne, non seulement de la mort de dieu mais aussi de la certitude qu’il n’a jamais existé, on ne peut voir la religion que comme un pouvoir terrestre de domination. C’est une chose que les chrétiens ressentent très bien lorsqu’il est question des islamistes intégristes mais sur laquelle ils sont aveugles pour ce qui les concerne. Ce pouvoir repose sur une seule idée: la vie terrestre n’est pas celle du bonheur, réservé à l’au-delà paradisiaque. Au passage, je vous ferais remarquer que si, d’aventure, mon point de vue est le bon, ce qui ne peut être exclu, nous avons été précédés par des générations et nous sommes les dindons de la farce. Le bonheur terrestre sera passé sous le nez de tous ces gens. Une fois affirmée et établie la préséance de l’après-vie hypothétique par rapport au présent, le reste en découle tout seul: debout, à l’usine, aux champs, au turbin, à vous la vie de misère, le repos, c’est pour après. Vous n’êtes pas content? Mon fils, voyons, vous savez bien que cette vie-ci n’est pas celle du contentement. Pendant qu’on y est, pour vous tenir vraiment, on vous apprendra qu’il est assez mal vu de boire, de faire l’amour, de se réjouir d’une façon quelconque, histoire de vous imprégner tout à fait du dogme: pas de joie sur terre.
Est-il utile d’ajouter une conclusion? Les morts qui marchent, sont-ce les chômeurs ou bien ceux qui se rendent à leur bureau? Allez, ouvrons simplement les yeux.
Non vraiment je reviens aux sentiments premiers
l'infaillible façon de tuer un homme
C'est de le payer pour être chômeur
Et puis c'est gai, dans une ville, ça fait des morts qui marchent.
On peut aussi rappeler la devise du régime de Vichy: Travail, famille, patrie. Bref, le travail, valeur universelle et, corollaire, vil que celui qui ne gagne pas son pain à la sueur de son front. La valeur travail est aujourd’hui, et de plus en plus, partagée par toutes les tendances politiques. Ses sources, par contre, sont plutôt bipolaires. Traditionnellement, le travail fut une valeur, d’une part, pour les chrétiens et, de l’autre, pour les communistes.
Commencer par le rouge me semble plus aisé. Dans un régime où le travail de chacun est supposé enrichir la communauté, on comprend que l’ouvrier ne peut décider de rester sous la couette tous les matins, pour faire l’amour, ou picoler, rêvasser, regarder la télé ou lire, travailler pour soi, dans son potager ou dans sa maison. Je n’ai pas de jugement de valeur sur la manière d’occuper son temps. Alors, évidemment, il faut absolument, pour la santé de l’économie socialiste, que les fainéants soient stigmatisés ou bien que les “héros du travail”, genre Stakhanov, soient héroïsés. La seule solution envisagée, donc, est on ne peut plus archaïque: promouvoir la valeur travail. Les communistes, l’extrême gauche, perpétuent, aujourd’hui encore, la fable de la noblesse du travail. Enfin, les dirigeants, dont on pourrait faire remarquer qu’ils ne sont pas très souvent ouvriers en usine, sont tous d’accord pour vous y envoyer, sous le prétexte qu’on pourrait y trouver un accomplissement personnel. Je n’en crois, quand à moi, rien. Je suis resté un vieux beatnik: je ne veux pas perdre ma vie à la gagner.
Le versant chrétien de l’amour du travail est plus complexe. Si l’on se place dans l’optique, qui est la mienne, non seulement de la mort de dieu mais aussi de la certitude qu’il n’a jamais existé, on ne peut voir la religion que comme un pouvoir terrestre de domination. C’est une chose que les chrétiens ressentent très bien lorsqu’il est question des islamistes intégristes mais sur laquelle ils sont aveugles pour ce qui les concerne. Ce pouvoir repose sur une seule idée: la vie terrestre n’est pas celle du bonheur, réservé à l’au-delà paradisiaque. Au passage, je vous ferais remarquer que si, d’aventure, mon point de vue est le bon, ce qui ne peut être exclu, nous avons été précédés par des générations et nous sommes les dindons de la farce. Le bonheur terrestre sera passé sous le nez de tous ces gens. Une fois affirmée et établie la préséance de l’après-vie hypothétique par rapport au présent, le reste en découle tout seul: debout, à l’usine, aux champs, au turbin, à vous la vie de misère, le repos, c’est pour après. Vous n’êtes pas content? Mon fils, voyons, vous savez bien que cette vie-ci n’est pas celle du contentement. Pendant qu’on y est, pour vous tenir vraiment, on vous apprendra qu’il est assez mal vu de boire, de faire l’amour, de se réjouir d’une façon quelconque, histoire de vous imprégner tout à fait du dogme: pas de joie sur terre.
Est-il utile d’ajouter une conclusion? Les morts qui marchent, sont-ce les chômeurs ou bien ceux qui se rendent à leur bureau? Allez, ouvrons simplement les yeux.
mardi 21 avril 2009
Dieu est vraiment mort
Je vous invite à rechercher dans la littérature les auteurs qui auraient décrit dieu, l’idée de dieu, le phantasme, l’image, comme quelque chose de relativement mesquin, petit, méprisable.
M. Onfray, athée notoire lui-même, définit dieu comme tout ce que l’Homme n’est pas. L’Homme aurait inventé un dieu surpuissant, omniscient, omnipotent et, suprême qualité, éternel, l’éternité étant ce qui nous manque le plus ou, plus exactement, la mort étant ce qui nous angoisse le plus, la motivation la plus profonde de tout être humain. Je pense qu’il y a débat sur la notion d’éternité, doublé d’un débat sur la notion de transcendance. Nous savons maintenant, en effet, que, si la survie de notre esprit et de notre conscience sont, jusqu’à plus ample informé, exclues, à part dans nos productions, artistiques en particulier, ce qui contredit pour lui-même le point de vue de M. Onfray, notre corps, quant à lui, est éternel. Nous le savons, nos atomes nous survivent et sont impérissables. On pourrait ajouter à cela que, dans la plupart des cas, nos gènes nous survivent au travers de notre progéniture et continuent bien après nous de nourrir le patrimoine génétique humain global. Au vu de ces deux constatations, je serais tenté d’attribuer un caractère transcendant à chacun d’entre nous. En fait, si je vais au bout de ma pensée, j’en arrive au fait que l’Homme, être humain, est depuis la nuit des temps à la recherche d’une dimension transcendante qu’il porte naturellement, ontologiquement, en lui. Le mythe du juif errant, qui cherche devant lui, dans l’avenir, ce qui est dans son dos, du passé.
Pour en revenir à notre, votre, devrais-je dire, conception de dieu, je suis de ceux qui pensent qu’il est une entité assez médiocre et ordinaire. Bon bricoleur, c’est certain. Cela s’apprend, à preuve le fait que dans beaucoup de laboratoires de par le monde, on bricole plus ou moins officiellement, plus ou moins licitement, autour de la création de la vie in vitro. A part ça, je ne dirais pas qu’il est d’une intelligence supérieure. Très à la portée des meilleurs d’entre nous. Je ne dirais pas qu’il jouit d’un sens moral exempt de critiques. Je ne lui reconnais aucune supériorité patente.
A vrai dire, je pensais jusqu’à très récemment être à peu près le seul à penser que le dieu créé par les Hommes était à leur image: petit, médiocre, fragile, faillible. C’est donc avec une très grande joie que j’ai découvert un extrait d’une lettre de Jules de Gaultier que je vous livre:
«Le dieu qui engendre la catastrophe du Titanic est un dieu distrait: il ne faut pas être distrait quand on est au ««volant» du monde. C’est nous, en réalité, qui sommes ce dieu distrait et avons inventé l’autre au-dessus de nous à notre image.»
Moment rare que celui où l’on découvre une filiation, une base à ses propres réflexions. Cette idée selon laquelle dieu n’est pas très reluisant est, pour moi, la porte encore confuse par laquelle je pourrais m’immiscer et donner cette foutue preuve de sa non existence. C’est parce qu’il est à l’image de l’Homme qu’il ne peut avoir existé. Trouver un ancêtre à cette réflexion va me permettre de me lancer sur ce terrain très fangeux avec un peu plus de confiance.
M. Onfray, athée notoire lui-même, définit dieu comme tout ce que l’Homme n’est pas. L’Homme aurait inventé un dieu surpuissant, omniscient, omnipotent et, suprême qualité, éternel, l’éternité étant ce qui nous manque le plus ou, plus exactement, la mort étant ce qui nous angoisse le plus, la motivation la plus profonde de tout être humain. Je pense qu’il y a débat sur la notion d’éternité, doublé d’un débat sur la notion de transcendance. Nous savons maintenant, en effet, que, si la survie de notre esprit et de notre conscience sont, jusqu’à plus ample informé, exclues, à part dans nos productions, artistiques en particulier, ce qui contredit pour lui-même le point de vue de M. Onfray, notre corps, quant à lui, est éternel. Nous le savons, nos atomes nous survivent et sont impérissables. On pourrait ajouter à cela que, dans la plupart des cas, nos gènes nous survivent au travers de notre progéniture et continuent bien après nous de nourrir le patrimoine génétique humain global. Au vu de ces deux constatations, je serais tenté d’attribuer un caractère transcendant à chacun d’entre nous. En fait, si je vais au bout de ma pensée, j’en arrive au fait que l’Homme, être humain, est depuis la nuit des temps à la recherche d’une dimension transcendante qu’il porte naturellement, ontologiquement, en lui. Le mythe du juif errant, qui cherche devant lui, dans l’avenir, ce qui est dans son dos, du passé.
Pour en revenir à notre, votre, devrais-je dire, conception de dieu, je suis de ceux qui pensent qu’il est une entité assez médiocre et ordinaire. Bon bricoleur, c’est certain. Cela s’apprend, à preuve le fait que dans beaucoup de laboratoires de par le monde, on bricole plus ou moins officiellement, plus ou moins licitement, autour de la création de la vie in vitro. A part ça, je ne dirais pas qu’il est d’une intelligence supérieure. Très à la portée des meilleurs d’entre nous. Je ne dirais pas qu’il jouit d’un sens moral exempt de critiques. Je ne lui reconnais aucune supériorité patente.
A vrai dire, je pensais jusqu’à très récemment être à peu près le seul à penser que le dieu créé par les Hommes était à leur image: petit, médiocre, fragile, faillible. C’est donc avec une très grande joie que j’ai découvert un extrait d’une lettre de Jules de Gaultier que je vous livre:
«Le dieu qui engendre la catastrophe du Titanic est un dieu distrait: il ne faut pas être distrait quand on est au ««volant» du monde. C’est nous, en réalité, qui sommes ce dieu distrait et avons inventé l’autre au-dessus de nous à notre image.»
Moment rare que celui où l’on découvre une filiation, une base à ses propres réflexions. Cette idée selon laquelle dieu n’est pas très reluisant est, pour moi, la porte encore confuse par laquelle je pourrais m’immiscer et donner cette foutue preuve de sa non existence. C’est parce qu’il est à l’image de l’Homme qu’il ne peut avoir existé. Trouver un ancêtre à cette réflexion va me permettre de me lancer sur ce terrain très fangeux avec un peu plus de confiance.
Distrayez-vous donc!...
Se divertir. Locution courante. Le dictionnaire (Littré) dit:
Se divertir, v. réfl. : S'écarter, se détourner.
Se distraire, se récréer. (Il faut vous divertir par un autre entretien)
Se divertir à. : Se divertir au jeu, à la chasse.
On comprend le sens: s’écarter, se détourner, du réel pour l’oublier. Se détourner de quoi? Allez, je vous laisse trois secondes... De la mort.... Gagné..... Que penser de tous ces moments de télé, de radio, de lecture, de jeu, de sport, qui n’ont qu’un but: vous faire oublier le fait que vous êtes mortel. Savez-vous qu’elle viendra néanmoins, qu’elle vous tombera sur le râble à l’improviste? Que penser de quelqu’un qui se veut aveugle, qui fait tout pour s’aveugler sur sa réalité? Est-il seulement vivant?
Se divertir, v. réfl. : S'écarter, se détourner.
Se distraire, se récréer. (Il faut vous divertir par un autre entretien)
Se divertir à. : Se divertir au jeu, à la chasse.
On comprend le sens: s’écarter, se détourner, du réel pour l’oublier. Se détourner de quoi? Allez, je vous laisse trois secondes... De la mort.... Gagné..... Que penser de tous ces moments de télé, de radio, de lecture, de jeu, de sport, qui n’ont qu’un but: vous faire oublier le fait que vous êtes mortel. Savez-vous qu’elle viendra néanmoins, qu’elle vous tombera sur le râble à l’improviste? Que penser de quelqu’un qui se veut aveugle, qui fait tout pour s’aveugler sur sa réalité? Est-il seulement vivant?
lundi 20 avril 2009
Une bien belle fleur que le narcisse
Freud se vanta, un jour de pleine forme, d’être la troisième blessure narcissique infligée à l’Homme. La première est due à Copernic, qui nous ôte l’illusion d’être le centre du monde, la seconde à Darwin, qui nous enseigne que nous ne sommes pas la créature spécifique que nous croyons mais que nous descendons des primates, la troisième, donc, de Freud, qui nous informe de la présence du subconscient et, par là, du fait que nous ne sommes jamais maîtres de nous-mêmes. J’en ajouterais bien une quatrième, que j’attribuerais à Nietzsche: dieu est mort dans l’esprit des Hommes et n’a jamais existé. Narcissique? Dieu? Oui!... Car qui croit se croit assez important dans l’univers pour qu’une puissance supérieure ait présidé à sa création et continue de l’avoir à l’oeil, lui-même, avec les autres, certainement, mais pour son profit exclusif, parce qu’il est le centre de quelque chose. Narcissique. Parce qu’il s’imagine être une exception et se voit, si dieu n’a jamais été, ravalé au rang de tas d’atomes par un hasard agglomérés. Parce qu’il n’a plus de père au creux des cieux, plus d’oeil bienveillant braqué sur lui à tout instant, qu’il est seul, abandonné, livré à lui-même, rien!....
L'incroyable pouvoir des femmes
Allez, je vais me faire des amies. Une chose me laisse perplexe, interrogatif, sans voix, dubitatif, et cette chose est que, de manière incontestable et universelle, tout homme sort du ventre d’une femme qui, dans l’écrasante majorité des cas, sera sa mère. Les garçons comme les filles. De sorte qu’on peut affirmer, avec assez peu d’incertitude, que tout homme a une mère. Homme, au sens d’être humain de sexe masculin. Vous aurez remarqué que beaucoup parmi eux, une majorité, n’ont aucun respect pour les femmes. Et que, parmi cette majorité, un certain nombre sont des monstres. Avez-vous remarqué que les monstres dont l’histoire nous a laissé les portraits sont toujours peu respectueux des femmes? Pourtant, ils avaient tous une mère.
Sans vouloir passer pour un freudien intégriste, je ferais remarquer qu’il est couramment admis que, pour un être humain, tout se joue avant six ans. Tout, la formule est excessive. Son déterminisme fait froid dans le dos. En tempérant, on pourrait dire que beaucoup se joue avant l’âge de six ans, beaucoup de la personnalité future, du comportement du futur adulte. Si l’on ajoute à cela des affirmations plus récentes de psychologues modernes selon lesquels l’influence du père se réduit à rien avant l’âge de six ans, que tout dépend, dans cette période, du rapport de l’enfant à sa mère et que la seule place que peut espérer un père est celle que lui laissera la mère, on en arrive au moment de la déduction.
Qu’on me comprenne bien. J’ai torché, nourri, bercé, chacun de mes enfants. Et dès leur naissance. J’ai éduqué, j’ai raconté des histoires chaque soir, je me suis occupé presque à l’excès, au point de mériter le qualificatif de “papa poule”, de tous mes rejetons. Mais jamais je n’ai oublié que mon pouvoir dépendait uniquement de ce que leur maman m’accordait. Je pense, en outre, faire partie d’une minorité qu’on pourrait qualifier de “féministes de sexe masculin”.
Au moment de conclure, je l’avoue, j’hésite. On ne peut pas prendre à la légère l’idée de se brouiller avec la moitié de l’humanité. Néanmoins, je vais me lancer: n’y aurait-il pas une réelle question derrière le rapport qu’entretiennent les mères, en général, certaines d’entre elles, en particulier, avec leurs fils? Si les garçons sont ce qu’ils sont, parfois réussis, parfois ordinaires, parfois monstrueux, ne serait-ce pas parce que, le plus souvent inconsciemment, je le concède, leur maman les a ainsi voulus?
Cette question ne mériterait-elle pas qu’on s’y arrête?
Sans vouloir passer pour un freudien intégriste, je ferais remarquer qu’il est couramment admis que, pour un être humain, tout se joue avant six ans. Tout, la formule est excessive. Son déterminisme fait froid dans le dos. En tempérant, on pourrait dire que beaucoup se joue avant l’âge de six ans, beaucoup de la personnalité future, du comportement du futur adulte. Si l’on ajoute à cela des affirmations plus récentes de psychologues modernes selon lesquels l’influence du père se réduit à rien avant l’âge de six ans, que tout dépend, dans cette période, du rapport de l’enfant à sa mère et que la seule place que peut espérer un père est celle que lui laissera la mère, on en arrive au moment de la déduction.
Qu’on me comprenne bien. J’ai torché, nourri, bercé, chacun de mes enfants. Et dès leur naissance. J’ai éduqué, j’ai raconté des histoires chaque soir, je me suis occupé presque à l’excès, au point de mériter le qualificatif de “papa poule”, de tous mes rejetons. Mais jamais je n’ai oublié que mon pouvoir dépendait uniquement de ce que leur maman m’accordait. Je pense, en outre, faire partie d’une minorité qu’on pourrait qualifier de “féministes de sexe masculin”.
Au moment de conclure, je l’avoue, j’hésite. On ne peut pas prendre à la légère l’idée de se brouiller avec la moitié de l’humanité. Néanmoins, je vais me lancer: n’y aurait-il pas une réelle question derrière le rapport qu’entretiennent les mères, en général, certaines d’entre elles, en particulier, avec leurs fils? Si les garçons sont ce qu’ils sont, parfois réussis, parfois ordinaires, parfois monstrueux, ne serait-ce pas parce que, le plus souvent inconsciemment, je le concède, leur maman les a ainsi voulus?
Cette question ne mériterait-elle pas qu’on s’y arrête?
dimanche 19 avril 2009
Libre ou sauvage?
La liberté, pour beaucoup, ce serait l’absence de loi. Mais quel sens a le mot liberté s’il n’existe pas de limites? Là, vous vous dites que je suis mal barré. Je ne vais pas pouvoir faire court sur un sujet pareil. Il va falloir réveiller les morts, les grands morts, et reparler de l’opinion de celui-là, du jugement de celui-ci. On va laisser dormir les morts dans le grand cimetière qu’est ma bibliothèque. Juste donner l’envie de les relire, d’y retourner méditer. Juste effleurer les choses, avec deux ou trois questions, comme ça. Par exemple, la loi ne serait-elle pas la marque de la liberté des autres. Et penser que la liberté est l’absence de loi, n’est-ce pas tout simplement nier autrui? Ou bien comme: suis-je libre de respecter ou non la loi? Vous allez répondre non, à cause des sanctions, je vous rétorquerai oui, à cause du principe de responsabilité. Ou bien encore: est-on libre si l’on choisit de s’imposer librement à soi-même une loi qui nous est propre? La loi et la liberté sont deux notions intimement reliées et assez peu envisageables l’une sans l’autre. En tous cas, les opposer, c’est forcément simplifier à l’extrême le débat. Probablement à son profit exclusif.
vendredi 10 avril 2009
Obscur objet de non désir
Que l’église catholique ait encore de l’influence, que près de la moitié du genre humain croie ses jolies histoires, je vous l’avoue, cela me stupéfie, me laisse sans voix. Même si je sais que le produit est plutôt bien ciblé: une vie après la mort, c’est imparable. On sent que ça peut se vendre. Et ça se vend. Hélas, avec la promesse d’éternité, pour les gentils seulement, attention, faut quand même pas pousser mémère dans les orties, avec cette promesse, donc, ils vous livrent un tas de fatras dont vous n’aviez pas besoin. C’est à prendre ou à laisser. Le lot ou rien. L’actuel gourou en chef ne manque pas d’estomac. Et côté lot, nous sommes servis. Je sais mon esprit assez simple, assez peu perspicace, basique, mal dégrossi, mais je suis de ceux qui affirmaient qu’il n’allait pas forcément nous faire rire. A cause de son passé nazi. Mais c’est trop simple. Je suis caricatural. N’empêche, il est à la hauteur. Il enfile les perles ultra conservatrices. On pourrait en rire. Si son influence, justement, n’était pas ce qu’elle est. Mais on découvre, c’est assez épatant, que ses sbires ne sont pas beaucoup plus modernes que lui. Les cardinaux s’en donnent à coeur joie. Il y en a même un qui, pour excuser le dérapage du grand clown blanc papamobilé sur le latex a affirmé péremptoire: vous n’êtes pas dans la réalité. On pourrait rire. Elle est bien bonne. Ils nous chantent une histoire inventée voici deux millénaires et ils nous accusent de ne pas voir le réel. Avouez! On pourrait rire... Si ce n’était pas si tragique.
Mais que cette bande de travestis (ils portent tous des robes) endimanchés utilisent leur influence pour imposer leur propre vérité scientifique, comme au pire moments de l’histoire, comme quand, par exemple, il était interdit de dire que c’est la terre qui fait le tour du soleil, quand on en arrive là, cela porte un nom: l’obscurantisme. Et ça, ça ne peut pas faire rire.
Mais que cette bande de travestis (ils portent tous des robes) endimanchés utilisent leur influence pour imposer leur propre vérité scientifique, comme au pire moments de l’histoire, comme quand, par exemple, il était interdit de dire que c’est la terre qui fait le tour du soleil, quand on en arrive là, cela porte un nom: l’obscurantisme. Et ça, ça ne peut pas faire rire.
jeudi 9 avril 2009
La guimauve des bons sentiments
I comme Icare. Vîtes-vous ce film? Je vous le conseille. Pour une scène, surtout, où un scientifique, joué par Marcel Maréchal, menant des études comportementales sur le rapport victime-bourreau, éclaire Yves Montand, politicien à peu près intègre, mais avant tout mû par de bons sentiments, sur ses expérimentations. Il s’agit d’analyser le comportement de volontaires à qui l’on donne l’ordre de torturer, en administrant des décharges électriques de plus en plus fortes, et qui le font sans beaucoup de scrupules, en ignorant que le torturé est un complice et que tout cela n’est finalement qu’une expérience sans conséquences.
Fort de son humanisme de bon aloi, Montand finit par se scandaliser, ignorant ce qu’il en est du subterfuge, dans le genre: c’est intolérable.... Comment peuvent-ils? A quoi Maréchal, cynique, lui rétorque qu’il a attendu, lui-même, deux cents volts pour réagir, ce qui n’est pas l’indice d’une conviction très profonde.
Et nous, notre limite, où croyez-vous qu’elle se situe? Et croyez-vous sincèrement que les horreurs terrestres ont une chance de s’interrompre tant que nous les jugerons à l’aune des bons sentiments?
Fort de son humanisme de bon aloi, Montand finit par se scandaliser, ignorant ce qu’il en est du subterfuge, dans le genre: c’est intolérable.... Comment peuvent-ils? A quoi Maréchal, cynique, lui rétorque qu’il a attendu, lui-même, deux cents volts pour réagir, ce qui n’est pas l’indice d’une conviction très profonde.
Et nous, notre limite, où croyez-vous qu’elle se situe? Et croyez-vous sincèrement que les horreurs terrestres ont une chance de s’interrompre tant que nous les jugerons à l’aune des bons sentiments?
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