Si Abel avait tué Cain
si Antigone n’avait pas dit non,
si Pygmalion n’avait pas été exaucé
si Romulus avait perdu face à Remus
Si Œdipe n’avait pas épousé sa mère
Si Achille n’était pas mort à Troie,
Si Narcisse n’avait pas trouvé d’eau
Si Prométhée avait eu une cirrhose du foie
Si son étincelle s’était éteinte en chemin
Si le caillou de Sisyphe s’était coincé contre une autre pierre
Si Orphée n’avait pas trouvé l’entrée des enfers
Si Lysistrata n’avait pas fait la grève de l’amour
Si Moïse avait cassé les tables de la loi en redescendant
Si Marie avait fait une fausse couche
Si Mahomet n’avait pas reçu ses disciples derrière un voile
Si Juliette n’avait pas aimé Roméo
Si Jesus n’avait pas eu de main gauche
Si Don Juan avait été saisi de troubles de l’érection
Si la statue du commandeur avait été détruite lors d’un tremblement de terre
Si Descartes avait souffert d’aérophagie
Si Platon avait, par amitié, bu la sigüe avec Socrate,
Si Nietzsche était né femme
Si Sir Edmund Hillary avait eu les pieds gelés pendant son ascension
Si Sigmund Freud n’avait pas fumé le cigare
si Albert Einstein n’avait pas réussi à fuir les nazis,
Si Karl Marx n’avait pas porté la barbe
Si il n’avait pas rencontré Hengels
Si Trotsky avait fui vers la Bolivie
Si Staline n’était pas né en Georgie
Si James Dean n’avait pas eu d’accident
Si Marylin avait eu un gros cul et de tout petits nichons
Si Facel Vega avait fait faillite bien avant 1960
si Ché Guevarra avait survecu à son assassinat programmé
Si Sophie n’avait pas choisi
Si Françoise Sagan n’avait pas bu
Si Edith Piaf n’avait pas chanté dans la rue ce jour-là
Si Charles Trenet n’avait pas été homosexuel
Si Neil Armstrong s’était pris les pieds dans son échelle et avait déchiré sa combinaison dans sa chute
Si H. Von Braun n’avait pas été récupéré par les services US
Si Gandhi avait été violent
Si Galilée avait eu moins sale caractère
Si Gutemberg avait manqué d’encre
Si Copernic avait été romain
Si Louis XVI n’avait pas été bricoleur
Si Robespierre avait été priapique,
Si Hippocrate avait été un tortionnaire
Si Sade n’avait pas été marquis
Si Rostand ne s’était pas appelé Edmond
Si Pagnol avait raté son certif
Si la femme de Victor Hugo avait demandé le divorce
Si on n’avait pas trouvé comment faire du papier à partir de la cellulose des arbres
Si Lautrec n’avait pas peint Bruant en hiver
Si le Titanic n’avait pas coulé
Si l’or se trouvait vraiment au fond des ruisseaux
Si la lanterne des bordels avait été verte
Si Alexandre Dumas avait écrit ses livres
Si Beethoven n’avait pas été sourd (il ne nous aurait pas infligé ça!...)
Si Joseph avait fait son baluchon
Si Mozart avait vécu cent ans
Si Alfred Nobel n’avait pas inventé la dynamite
Si Zola avait péri dans le déraillement d’un train emmené par une locomotive à vapeur
Si Spartacus avait accepté les pots de vin
Si François Mitterrand avait été tondu à la libération
Si New York avait été créée en Afrique du Sud
Si personne n’avait jamais pensé à inventer l’Esperanto
Si Napoléon n’avait pas eu une mère abusive
Si Esmeralda avait, par charité ou par pur désir, accordé ses faveurs à Quasimodo
Si les heures du duc de Berry n’avaient pas été aussi riches
Si Saint Simon avait tout trafiqué
Si Nicolas Sarkozy avait mesuré un mètre quatre vingt dix
Si Taras Boulba avait connu la selle
Si le messi des juifs avait débarqué un beau matin
Si Stendhal avait été daltonien
Si Flaubert ne s’était pas pris pour madame Bovary
Si Christophe Colomb s’était trompé de route
Si Robin des Bois avait détesté le vert
Si Charles Perrault avait connu la psychanalyse
Si le roi Arthur n’était pas revenu de croisade
Si Excalibur avait complètement refusé de sortir de son rocher
Si Lancelot avait finalement sauté Guenièvre
Si Michel Ange était tombé de son échaffaudage
Si le billet de un dollar n’était pas vert
Si le baiser du prince charmant n’avait pas réveillé la princesse
Si Gavroche avait existé
Si la tour Eiffel était tombée après cinquante ans de rouille
Si le tabac n’avait pas été fumé
Si les dragons existaient
Si les frères Lumière n’avaient pas eu la bougeotte
Si Alfred Hitchcock n’avait pas été angoissé
Si Woody Allen n’était pas psychotique
Si Lacan n’avait pas acheté l’origine du monde
Si André Citroën avait été de gauche
Si Louis Renault n’avait pas collaboré
Si Charles de Gaulle n’avait été que colonel
Si le Loch Ness n’était pas vide de monstres
Si Louis Braille avait été manchot
Si La Fontaine n’avait pas lu Esope
Si Molière n’avait pas lu Plaute
Si la semaine ne commençait pas par le lundi
Si Bernard Henri n’avait pas trouvé la boutique Kenzo
Si notre Johnny national n’avait que deux cordes vocales
Si les écossais ne portaient pas de kilt
Si les Grecs anciens avaient été exclusivement homosexuels
Si Bernard Pivot s’était prénommé Théophraste
Si Céline n’avait pas été facho
Si l’amour ne durait vraiment pas toujours
Si le théâtre n’avait pas séduit les antiques
Si la neige ne tombait pas en hiver
Si le soleil se levait à l’ouest
Si le hashish ne nous tournait pas la tête
Si les femelles avaient un pénis
Si Henri Ford n’avait pas été nazi
Si Edgard Hoover n’avait pas été un homosexuel refoulé
Si Steve Jobs n’avait plus eu qu’un salsifi dans son frigo
Si Caron n’avait pas trouvé de bateau
Si les Indiens d’Amérique avaient été immunisés contre la variole
Si le ciel pouvait vraiment nous tomber sur la tête
Si Atari avait gagné la bataille des PC
Si les frères Goncourt avaient su écrire
Si les automobiles avaient toutes trois roues
Si Scott, Peary et Amundsen n’avaient pas tant aimé le Pôle Nord
Si le jus de raisin ne fermentait pas
Si les requins n’avaient pas de dents
si les baleines n’avaient pas de graisse
Si la Loire s’appelait l’Allier
Si les arbres émettaient un gaz polluant
Si les protéines d’origine animale n’étaient pas digestes pour l’être humain
Si le feu n’était pas tombé, un jour, du ciel, sur le tas de branchages d’un homme préhistorique
Si Thomas Edison n’avait pas réussi à enregistrer des voix sur un rouleau
Si l’on n’acceptait pas de confondre culture et tradition
Si, dans le cochon, tout n’était pas bon
Si les Noirs étaient bleus et les Jaunes orange
Si les animaux n’avaient pas décidé de se taire
Si ma tante en avait ou si elle avait des roues
Si mon grand-père n’avait pas réussi à mettre un trois mats en bouteille
Si nous étions nés dans le Nord au temps où l’on envoyait les enfants à la mine
Si un verrier fou avait réussi à fabriquer une bouteille assez grande pour contenir Paris,
quels mythes nous encombreraient,
aujourd’hui,
la pensée?
mercredi 7 décembre 2011
lundi 5 décembre 2011
Psycho-spiritualité
Mathieu Ricard...... Le sieur a pour père un certain Jean-François Revel qui épousa en seconde noce ( ce n’est pas sa mère, à Mathieu, si vous voulez) une autre certaine Claude Sarraute, elle-même fille d’une encore certaine Nathalie, écrivaine, et dont le talent dépasse largement et celui de sa fille et celui de son gendre. On dit qu’il est très délicat de se remettre d’avoir eu pour parent un talent véritable. Cet adage semble vrai pour ce qui concerne Claude.... Très original, au passage, Nathalie.. Tous ceux qui l’ont connu s’en souviennent forcément, le joli guide, Nathalie, Bécaud.... Bref.. Décor planté.. Le Mathieu... Moine bouddhiste.. Crâne ras, toge orange... Celui-là, je l’aime.... Parce que je suis raciste, hein, comme vous savez... Un furieux raciste.. Et bête... Au point de considérer le Bouddhisme comme une religion.. Vous dire si je n’ai rien compris.... Le Mathieu est le bras droit du grand Lama, le fils de dieu, ou un truc comme ça. Il est moine.. Mais ce n’est pas une religion.... Ce con est du genre étalon.... Pas d’allusion sexuelle... Etalon au sens unité de mesure.... Le genre qui ne doute même pas.. Et, suprême marque de sa connerie, bien entendu, il vous dira sans arrêt que, justement, sa vie est faite de doute.... La plupart des gens n’iront jamais au-delà de cette première barrière infranchissable.. Le Monsieur doute, on te dit!.... Donc, sous-entendu, toi, tu as le rôle du con puisque tu n’acceptes pas le doute que le monsieur te dit qu’il a. Certains tenteront l’étape suivante... Il suffit d’un “mais”.... Mais quoi?.... Ceux-là se prendront un déluge d’idées toutes faites, éculées, sempiternelles, sur la spiritualité.... En gros: ils n’ont rien compris. Le discours est rôdé... Pas une chance de reprendre la parole.. MAis, néanmoins, certains, plus taquins que d’autres, avec plus d’humour, peut-être, vont insister.... Ils vont se faire retourner comme un gant.... Tout ce qu’ils vont pouvoir dire à partir de ce moment sera retenu contre eux... Vous aimez le bleu? Tiens? Pourquoi le bleu? Mais non, pas comme ça, pas le bleu dans ce sens... Sens?.... Mais oui, enfin, pas le bleu au sens de concept.. Concept?.... Ils se feront piéger tout autant que ceux qui la ferment déjà, qui, au moins, ne se seront pas engagés et, donc, s’en tireront mieux, d’un point de vue personnel..... Le processus qui vient de vous être décrit porte un nom.. La manipulation.... Contre les manipulateurs, une seule arme: refuser tout débat et fuir.... Le Mathieu Pernod est invité partout et peut s’exprimer quand il le veut sur les médias.... Ne répondez jamais à ce type... C’est un malade.. Un malade grave... Quand on y a été confronté une fois dans sa vie, on connaît le nom de cette tare.. C’est pervers narcissique, le terme idoine.... Par contre, quand vous en avez identifié un, drame.... La question devient simplement l’est ou l’est pas?... Sarko, par exemple, oui.... DSK, pareil.... Ces types, ces femmes aussi, une seule manière de les reconnaître : pour eux, c’est toujours de votre faute. Le Mathieu Absinthe, là, c’en est un.. Un puissant.. Un très grave.... Fuyez!.....
jeudi 8 septembre 2011
Utile? A quoi?...
A quoi sert la philosophie?.... Sitôt qu’on a à sa table un philosophe, qu’on le reçoit à la radio, à la télé, dans les colonnes d’un journal, c’est inéluctable, la question tombe: à quoi sert la philo?.... Si l’on était un temps soit peu sérieux, on rirait!.... D’ailleurs, si vous avez envie de pisser dans votre culotte, je vous conseille d’écouter les réponses des “philosophes” médiatiques, les Comte-Sponville, Finkielkraut, Levy, Glucksmann, Onfray et autres Enthoven.... Même Derrida ou Sartre.. le pire, peut-être, Camus (simplement parce qu’il se croyait philosophe mais n’a jamais obtenu aucune reconnaissance officielle sur le sujet...) ..... A quoi ça sert?.... La meilleure réponse, outre le rire, ce serait de retourner la question.... Pourquoi la philosophie vous intéresse-t-elle au point que vous en attendiez une réponse?.... Ce serait derridesque (parce que déconstructif..) ... Dérider, d’ailleurs, si l’on accepte ce néologisme, cela résonne d’évidence avec rire et rajeunissement (paf!.. Des fois, en riant, on parvient à être très sérieux, vous ne trouvez pas?..).. A quoi sert la philo.. On rêve, non?... Et vos sales manies, votre bagnole, votre pognon, la démocratie, la guerre, la longueur de votre appendice ou la taille de vos nichons, l’économie, la science, en général, ou l’histoire, bande d’abruti(e)s, ça sert à quoi?.... Mais j’ai conscience que je suis en pleine diversion.. La question posée, espèce d’intello, c’est : à quoi sert la philo?.... A apprendre à mourir? A répondre à quelques questions éternelles? A connaître la vérité?... A acquérir la sagesse? Si la philo avait servi à l’un seulement de ces chapitres, cela se saurait, pas vrai?... Vous nous trouvez sages (citez m’en un seul!..), prêts à mourir, vous trouvez que les questions essentielles de l’existence ont trouvé leurs réponses?.... Ben!... Pour prendre un exemple trivial, le problème des lourdes charges, lui, a trouvé réponse: l’élévateur hydraulique. Le problème des déplacement itou: c’est l’auto!... Les questions existentielles, quant à elles!... Allez!.. je vais pas continuer à tourner autour du pot... A rien!.. A rien, c’est la réponse... Tout un tas de gens, au cours des âges, nous ont enseigné un truc imparable: l’essentiel, c’est la frivolité... En n’oubliant pourtant pas une chose: essayez donc d’être frivole lorsque vous avez acquis la culture et le niveau de conscience suffisants pour vous faire accéder aux réels problèmes existentiels.... Peut-être que la philo ce serait ça: parvenir à la frivolité en dépit de la pleine conscience du drame.. Nietzsche aurait dit un seul mot: surhomme...
lundi 13 juin 2011
Empathie
L’empathie est une notion très à la mode.... La lutte contre le capitalisme financier à outrance aurait trouvé sa parade: l’empathie!.... Parlons donc d’empathie. Que serait-ce? Une sensation, un sentiment, une émotion, qui vous ferait “sentir” l’autre, par-delà votre compréhension de sa condition, de son ethnie, de ses origines, de sa pensée, de ses traditions, et par-delà même vos propres acquis culturels. Un coup de foudre, quoi... Vous sentez, d’un coup, que l’autre est comme vous.... Votre frère sur Terre.... Et bien l’empathie, ce n’est pas ça du tout... C’est un truc super dangereux, à ne pas laisser entre toutes les mains, le plus souvent néfaste.
D’abord, pour reconnaître l’autre comme le double de soi-même, il faudrait commencer par savoir qui est “je”.... Depuis Freud et Nietzsche, qui ont découvert à peu près au même moment cette idée, ce qu’on nomme “je” m’est totalement inaccessible.... Freud a nommé ça la troisième blessure narcissique... Il nous a amené les notions d’inconscient et de subconscient, sous-entendant que “je” est un parfait inconnu pour moi.. Comment pourrais-je, alors, reconnaître l’autre comme mon semblable si je ne me connais absolument pas?....
Ensuite, l’empathie, ce serait donc le moyen de me relier à l’autre comme s’il était moi. En gros, donc, c’est le contraire de ce qu’on en dit puisque, au lieu de considérer l’autre comme un être indépendant, elle le ramène à soi... C’est tout simplement la négation de l’autre, de l’altérité, puisque tout est “comme moi”.....
L’empathie, la véritable, c’est une saloperie sans nom. Je ramènerai ça à l’idée indienne (des Amériques) selon laquelle, si l’on veut pêcher un saumon, on doit se faire saumon, tuer un ours se faire ours, éviter la morsure du serpent, se faire serpent. Il y a un intérêt vital à l’empathie. Ce qui en fait tout à fait autre chose qu’un “bon sentiment”. L’empathie, c’est avant tout ce qui vous permet de “voir” l’autre, de percer instantanément son intimité, de faire sauter la barrière invisible qui vous sépare de lui, barrière qui est généralement, pour l’autre, une clause de survie, la préservation de son propre mensonge vital. Une personne emphatique, c’est quelqu’un qui vous domine au premier regard. De vous, il sait tout, d’un coup d’oeil.... Et vous êtes immédiatement dans la peau du lapin qui va se faire croquer. Un monstre!.... A mon avis, pour expliciter ce qu’est un personnage emphatique, on ferait mieux de chercher du côté des Hitler, Staline, Barneys, Chirac, Mitterrand, Berlu ou Sarko... Regardez, lisez, ce qu’en disent les gens qui les ont approchés.... Pourquoi certains s’en servent-ils à mauvais escient et d’autres non? Mystère et boule de gomme.... Du moins, me semble-t-il, l’objet d’une autre chronique....
D’abord, pour reconnaître l’autre comme le double de soi-même, il faudrait commencer par savoir qui est “je”.... Depuis Freud et Nietzsche, qui ont découvert à peu près au même moment cette idée, ce qu’on nomme “je” m’est totalement inaccessible.... Freud a nommé ça la troisième blessure narcissique... Il nous a amené les notions d’inconscient et de subconscient, sous-entendant que “je” est un parfait inconnu pour moi.. Comment pourrais-je, alors, reconnaître l’autre comme mon semblable si je ne me connais absolument pas?....
Ensuite, l’empathie, ce serait donc le moyen de me relier à l’autre comme s’il était moi. En gros, donc, c’est le contraire de ce qu’on en dit puisque, au lieu de considérer l’autre comme un être indépendant, elle le ramène à soi... C’est tout simplement la négation de l’autre, de l’altérité, puisque tout est “comme moi”.....
L’empathie, la véritable, c’est une saloperie sans nom. Je ramènerai ça à l’idée indienne (des Amériques) selon laquelle, si l’on veut pêcher un saumon, on doit se faire saumon, tuer un ours se faire ours, éviter la morsure du serpent, se faire serpent. Il y a un intérêt vital à l’empathie. Ce qui en fait tout à fait autre chose qu’un “bon sentiment”. L’empathie, c’est avant tout ce qui vous permet de “voir” l’autre, de percer instantanément son intimité, de faire sauter la barrière invisible qui vous sépare de lui, barrière qui est généralement, pour l’autre, une clause de survie, la préservation de son propre mensonge vital. Une personne emphatique, c’est quelqu’un qui vous domine au premier regard. De vous, il sait tout, d’un coup d’oeil.... Et vous êtes immédiatement dans la peau du lapin qui va se faire croquer. Un monstre!.... A mon avis, pour expliciter ce qu’est un personnage emphatique, on ferait mieux de chercher du côté des Hitler, Staline, Barneys, Chirac, Mitterrand, Berlu ou Sarko... Regardez, lisez, ce qu’en disent les gens qui les ont approchés.... Pourquoi certains s’en servent-ils à mauvais escient et d’autres non? Mystère et boule de gomme.... Du moins, me semble-t-il, l’objet d’une autre chronique....
samedi 30 avril 2011
Citons, citons...
"Tout romancier qui se croit plus intelligent que ses romans ferait mieux de changer de métier".....
Milan Kundera
Celle-là, j'aime, j'aime, j'aime....
Milan Kundera
Celle-là, j'aime, j'aime, j'aime....
dimanche 24 avril 2011
lundi 7 février 2011
Quoi de neuf? Diderot....
Pour qui fait profession de penser, le questionnement de base est immanquablement celui de la norme. S’insérer dans une sorte de continuité et reprendre à sa charge l’évolution des débats présents et passés ou bien refuser toute paternité, se poser soi-même en cas philosophique, avec tout le grisé que suppose la réalité, qui ne se conforme jamais aux raisonnements en blanc et noir, qui impose, selon le principe même de réalisme, qu’on ne soit jamais d’un côté ou de l’autre de manière entière, qu’il nous faudra toujours négocier avec notre propre pollution de l’esprit. Aucun de nous n’est au sens strict un cas philosophique. Cela interdit-il pour autant de le tenter?.... Et, ce, malgré tous ceux qui, eux-mêmes, n’ont aucun scrupule à vous rappeler que vous n’êtes que le produit d’une civilisation judéo-chrétienne. Au passage, on pourrait tout simplement leur faire remarquer que ce point de vue ne traduit rien d’autre que la satisfaction qu’ils retirent de ce qu’ils considèrent comme un état de fait incontournable.
Apparaît alors le problème de la chapelle. Ce qui me ramène, personnellement, au questionnement relativement efficace des années 70: d’où parlez-vous? Si le sieur est un scientifique, son discours sera outrageusement favorable à la science. S’il est philosophe, il ne pensera qu’à défendre la primauté de l’idée, d’un progrès dans l’histoire de la pensée. S’il est quidam, il se moquera allègrement de tout ce galimatias. Et si, par hasard, votre interlocuteur meurt de faim, il vous dira que vous êtes très beau et que votre discours est remarquable, à condition que vous lui accordiez l’aumône d’une petite pièce. Et si vous êtes, comme je le suppose fermement, tout à fait normés, vous pensez à cet instant que je suis un sale raciste, xénophobe, élitiste, cynique, facho, fou, asocial, malade, perdu, inhumain,...(rayez la mention inutile). N’en reste pas moins que, tous, quelle que soit la catégorie sociale ou politique à laquelle nous appartenons, tous, nous avons évidemment eu affaire à ces gens dont l’unique préoccupation n’est qu’eux-mêmes... Nos pères et mères, peut-être, notre compagnon(e), notre meilleur ami, nos enfants, pour ne parler que du cercle des proches... Le voisin, l’inconnu de la rue... La justification d’une telle attitude, qui s’appuie souvent ou bien sur la science, ou bien sur la philosophie, parfois même les deux, c’est que tout le monde est ainsi fait.... Je prétends qu’il y a des exceptions.. Il y a les cas philosophiques...
Un exemple me paraît significatif: celui de Denis Diderot. Ce littérateur doit une partie de sa disgrâce à l’emploi, dans l’un ses textes, de deux ou trois mots du genre bite, couille, con... Des insanités qui sont aujourd’hui du niveau de nos cours de récréation.... Mais, à l’époque... On le battit donc froid, ce qui est encore un peu le cas. Diderot n’a pas aujourd’hui la réputation qu’il mérite. Ce grand écrivain qui consacra une grande partie de son temps à l’énorme travail de la rédaction de l’encyclopédie, en quoi il voyait la concrétisation de son matérialisme forcené, au point d’y sacrifier un peu son oeuvre purement littéraire, quittera le monde en 1784, cinq années avant la Révolution dont il est pourtant l’un des plus évidents inspirateurs. Sa réputation sulfureuse n’a pourtant rien à voir avec son emploi de mots triviaux. Ce sont ses écrits, jugés comme antireligieux, qui lui valurent d’être emprisonné. C’est que Diderot est l’un des très rares écrivains français a avoir, dans la deuxième partie de sa vie, du moins, vécu dans la négation de l’existence de dieu. Pas seulement anticlérical et athée, plus qu’agnostique, antithéiste. Un homme persuadé de l’influence néfaste des thèses déistes, de la religion et de la croyance sur la vie de ses contemporains. Très rare, disais-je, car Diderot n’accordait aucune chance à l’existence d’un dieu, quel qu’il soit, et refusait tout débat sur ce thème. Ni dieu mort ni dieu bon, ni mauvais, ni utile, ni nécessaire, sauf aux puissants afin d’asseoir leur pouvoir sur les esprits. Aucun dieu, aucun débat. Le refus total. Très rare parce que je pense qu’il y a très peu d’autres auteurs qui aient ou aient eu une attitude aussi radicale. Au point de se faire enterrer civilement, à cette époque où ce voeu testamentaire n’allait pas de soi du tout. Des athées, certes, toujours prompts à se convertir, la mort approchant, des esprits “larges” qui s’accommodent de cette question chez les autres, ce qui leur évite d’avoir à faire un choix, des traditionalistes, qui se saisissent de cette question au nom d’une continuité dans la pensée, ce qui les amène parfois à une critique fondamentale, qui les conduit parfois jusqu’à la frontière de l’existence même d’un être supérieur, qui s’arrêtent, tous, au doute, à ce moment où le choix de croire est remis à chacun, à sa conscience, démontrant souvent qu’il n’y a pas plus de preuve positive que négative. Mais aucun qui réfute la question même. Diderot est un cas philosophique. Pas la peine de chercher plus loin le peu d’estime dans laquelle on le tient généralement, dans ce pays très marqué par la tradition catholique, bien plus qu’il n’est admis.
Dans le sillage de Diderot, mon désir est donc de me poser, infatué que je suis, en cas philosophique. Lui, venait après Descartes et Spinoza, considéré comme le maître de l’athéisme. Réputation fausse, à mon sens. Avis motivé par le fait que considérer une question est toujours participer à son établissement dans le réel, ne serait-ce qu’en obligeant ses contradicteurs à parfaire leur argumentaire, dans la mauvaise foi ou dans l’autorité. Mais, bien plus, débattre a pour conséquence de faire passer l’idée d’être suprême du domaine de l’arbitraire à celui du débat ouvert. Ce faisant, la contestation ne peut plus être globale et inconditionnelle. Le contradicteur doit s’expliquer sur la contestation d’une idée inepte et se trouve même contraint, lui-même, d’y donner corps: si l’on en parle, c’est bien que cela existe.....Diderot était le contemporain de Kant, pas plus efficient, selon moi, à réfuter l’existence d’un dieu et pour les mêmes raisons. Moi, je viens après Darwin, Freud, son concept de blessure narcissique, et, surtout, Nietzsche, ce qui fait un sérieux changement dans le paysage spirituel, et pourrait donner à penser que, pour le coup, ma démarche est, d’entrée, obsolète. Car on retient de Nietzsche, en général, qu’il a porté le coup fatal à la croyance. C’est inexact, selon moi: la question n’est pas réfutée. Dieu n’est pas mort. Cette formulation est par trop ambiguë et laisse la porte encore entr’ouverte. On serait en droit, d’ailleurs, de se demander si ce n’était pas là l’intention de l’auteur, et de remettre en cause, de fait, sa radicalité. Dieu n’est pas, n’a jamais été, n’est donc pas mort, et tout ce qu’on a pu en dire ou écrire est seulement digne du musée de la pensée. Ce qui ne signifie en rien qu’ils doivent pour autant être ignorés. Mais simplement que nous devons leur conférer l’intérêt d’un épisode historique de la pensée frappé d’obsolescence, comme, par exemple, l’existence de races ou les considérations animistes, les religions primales des Hominidés anciens de par le monde. Dieu n’est en rien une question philosophique. La pensée humaine s’est trompée de branche sur l’arbre de son parcours. Et même s’il semble que la question sociale et politique de la religion ait encore de beaux jours devant elle, une actualité brûlante, je suis persuadé que nous sommes bientôt au bout de cette branche pourrie et qu’il va nous falloir reprendre le chemin soit en sautant d’une branche à l’autre, soit en revenant bien en arrière dans le temps, totalement autrement dans la sélection des penseurs que la postérité a choisis, sans aucun hasard, j’en suis persuadé, puisqu’elle n’a retenu presqu’exclusivement que ceux qui ont considéré la question de dieu comme pertinente. Nietzsche nous a indiqué un point de départ possible, celui des philosophes pré-platoniciens. Ce qui ne peut, pour autant, être considéré comme la racine d’une pensée différente, si on l’en croit lui-même, puisqu’il réfute l’idée d’une archéologie de la pensée et nous oriente plutôt vers l’idée que tout ce qui pouvait concrètement être pensé, compte tenu de l’évolution des connaissances, a toujours été pensé en même temps et par tous ceux qui en ont fait l’oeuvre de leur vie. En vérité, il nous faut aujourd’hui retrouver ceux des penseurs qui, comme Diderot, ont refusé de penser ce sujet. Et il y en a. Ainsi, être un cas philosophique pourrait bien signifier plutôt un changement de référence qu’une invention. D’ailleurs, si l’être humain était capable d’invention, cela se saurait.
« Un phénomène est-il, à notre avis, au-dessus de l'homme ? Nous disons aussitôt : c'est l'ouvrage d'un Dieu ; notre vanité ne se contente pas à moins. Ne pourrions-nous pas mettre dans nos discours un peu moins d'orgueil, et un peu plus de philosophie ? Si la nature nous offre un nœud difficile à délier laissons le pour ce qu'il est et n'employons pas à le couper la main d'un être qui devient ensuite pour nous un nouveau nœud plus indissoluble que le premier ».
D. Diderot in “Lettre sur les aveugles et à l'usage de ceux qui voient”
Cette phrase est plus que simplement athée... La question de dieu y est renvoyée d’un revers de main et pas même remise: elle n’est pas une question. Une mauvaise réponse, tout simplement.
Apparaît alors le problème de la chapelle. Ce qui me ramène, personnellement, au questionnement relativement efficace des années 70: d’où parlez-vous? Si le sieur est un scientifique, son discours sera outrageusement favorable à la science. S’il est philosophe, il ne pensera qu’à défendre la primauté de l’idée, d’un progrès dans l’histoire de la pensée. S’il est quidam, il se moquera allègrement de tout ce galimatias. Et si, par hasard, votre interlocuteur meurt de faim, il vous dira que vous êtes très beau et que votre discours est remarquable, à condition que vous lui accordiez l’aumône d’une petite pièce. Et si vous êtes, comme je le suppose fermement, tout à fait normés, vous pensez à cet instant que je suis un sale raciste, xénophobe, élitiste, cynique, facho, fou, asocial, malade, perdu, inhumain,...(rayez la mention inutile). N’en reste pas moins que, tous, quelle que soit la catégorie sociale ou politique à laquelle nous appartenons, tous, nous avons évidemment eu affaire à ces gens dont l’unique préoccupation n’est qu’eux-mêmes... Nos pères et mères, peut-être, notre compagnon(e), notre meilleur ami, nos enfants, pour ne parler que du cercle des proches... Le voisin, l’inconnu de la rue... La justification d’une telle attitude, qui s’appuie souvent ou bien sur la science, ou bien sur la philosophie, parfois même les deux, c’est que tout le monde est ainsi fait.... Je prétends qu’il y a des exceptions.. Il y a les cas philosophiques...
Un exemple me paraît significatif: celui de Denis Diderot. Ce littérateur doit une partie de sa disgrâce à l’emploi, dans l’un ses textes, de deux ou trois mots du genre bite, couille, con... Des insanités qui sont aujourd’hui du niveau de nos cours de récréation.... Mais, à l’époque... On le battit donc froid, ce qui est encore un peu le cas. Diderot n’a pas aujourd’hui la réputation qu’il mérite. Ce grand écrivain qui consacra une grande partie de son temps à l’énorme travail de la rédaction de l’encyclopédie, en quoi il voyait la concrétisation de son matérialisme forcené, au point d’y sacrifier un peu son oeuvre purement littéraire, quittera le monde en 1784, cinq années avant la Révolution dont il est pourtant l’un des plus évidents inspirateurs. Sa réputation sulfureuse n’a pourtant rien à voir avec son emploi de mots triviaux. Ce sont ses écrits, jugés comme antireligieux, qui lui valurent d’être emprisonné. C’est que Diderot est l’un des très rares écrivains français a avoir, dans la deuxième partie de sa vie, du moins, vécu dans la négation de l’existence de dieu. Pas seulement anticlérical et athée, plus qu’agnostique, antithéiste. Un homme persuadé de l’influence néfaste des thèses déistes, de la religion et de la croyance sur la vie de ses contemporains. Très rare, disais-je, car Diderot n’accordait aucune chance à l’existence d’un dieu, quel qu’il soit, et refusait tout débat sur ce thème. Ni dieu mort ni dieu bon, ni mauvais, ni utile, ni nécessaire, sauf aux puissants afin d’asseoir leur pouvoir sur les esprits. Aucun dieu, aucun débat. Le refus total. Très rare parce que je pense qu’il y a très peu d’autres auteurs qui aient ou aient eu une attitude aussi radicale. Au point de se faire enterrer civilement, à cette époque où ce voeu testamentaire n’allait pas de soi du tout. Des athées, certes, toujours prompts à se convertir, la mort approchant, des esprits “larges” qui s’accommodent de cette question chez les autres, ce qui leur évite d’avoir à faire un choix, des traditionalistes, qui se saisissent de cette question au nom d’une continuité dans la pensée, ce qui les amène parfois à une critique fondamentale, qui les conduit parfois jusqu’à la frontière de l’existence même d’un être supérieur, qui s’arrêtent, tous, au doute, à ce moment où le choix de croire est remis à chacun, à sa conscience, démontrant souvent qu’il n’y a pas plus de preuve positive que négative. Mais aucun qui réfute la question même. Diderot est un cas philosophique. Pas la peine de chercher plus loin le peu d’estime dans laquelle on le tient généralement, dans ce pays très marqué par la tradition catholique, bien plus qu’il n’est admis.
Dans le sillage de Diderot, mon désir est donc de me poser, infatué que je suis, en cas philosophique. Lui, venait après Descartes et Spinoza, considéré comme le maître de l’athéisme. Réputation fausse, à mon sens. Avis motivé par le fait que considérer une question est toujours participer à son établissement dans le réel, ne serait-ce qu’en obligeant ses contradicteurs à parfaire leur argumentaire, dans la mauvaise foi ou dans l’autorité. Mais, bien plus, débattre a pour conséquence de faire passer l’idée d’être suprême du domaine de l’arbitraire à celui du débat ouvert. Ce faisant, la contestation ne peut plus être globale et inconditionnelle. Le contradicteur doit s’expliquer sur la contestation d’une idée inepte et se trouve même contraint, lui-même, d’y donner corps: si l’on en parle, c’est bien que cela existe.....Diderot était le contemporain de Kant, pas plus efficient, selon moi, à réfuter l’existence d’un dieu et pour les mêmes raisons. Moi, je viens après Darwin, Freud, son concept de blessure narcissique, et, surtout, Nietzsche, ce qui fait un sérieux changement dans le paysage spirituel, et pourrait donner à penser que, pour le coup, ma démarche est, d’entrée, obsolète. Car on retient de Nietzsche, en général, qu’il a porté le coup fatal à la croyance. C’est inexact, selon moi: la question n’est pas réfutée. Dieu n’est pas mort. Cette formulation est par trop ambiguë et laisse la porte encore entr’ouverte. On serait en droit, d’ailleurs, de se demander si ce n’était pas là l’intention de l’auteur, et de remettre en cause, de fait, sa radicalité. Dieu n’est pas, n’a jamais été, n’est donc pas mort, et tout ce qu’on a pu en dire ou écrire est seulement digne du musée de la pensée. Ce qui ne signifie en rien qu’ils doivent pour autant être ignorés. Mais simplement que nous devons leur conférer l’intérêt d’un épisode historique de la pensée frappé d’obsolescence, comme, par exemple, l’existence de races ou les considérations animistes, les religions primales des Hominidés anciens de par le monde. Dieu n’est en rien une question philosophique. La pensée humaine s’est trompée de branche sur l’arbre de son parcours. Et même s’il semble que la question sociale et politique de la religion ait encore de beaux jours devant elle, une actualité brûlante, je suis persuadé que nous sommes bientôt au bout de cette branche pourrie et qu’il va nous falloir reprendre le chemin soit en sautant d’une branche à l’autre, soit en revenant bien en arrière dans le temps, totalement autrement dans la sélection des penseurs que la postérité a choisis, sans aucun hasard, j’en suis persuadé, puisqu’elle n’a retenu presqu’exclusivement que ceux qui ont considéré la question de dieu comme pertinente. Nietzsche nous a indiqué un point de départ possible, celui des philosophes pré-platoniciens. Ce qui ne peut, pour autant, être considéré comme la racine d’une pensée différente, si on l’en croit lui-même, puisqu’il réfute l’idée d’une archéologie de la pensée et nous oriente plutôt vers l’idée que tout ce qui pouvait concrètement être pensé, compte tenu de l’évolution des connaissances, a toujours été pensé en même temps et par tous ceux qui en ont fait l’oeuvre de leur vie. En vérité, il nous faut aujourd’hui retrouver ceux des penseurs qui, comme Diderot, ont refusé de penser ce sujet. Et il y en a. Ainsi, être un cas philosophique pourrait bien signifier plutôt un changement de référence qu’une invention. D’ailleurs, si l’être humain était capable d’invention, cela se saurait.
« Un phénomène est-il, à notre avis, au-dessus de l'homme ? Nous disons aussitôt : c'est l'ouvrage d'un Dieu ; notre vanité ne se contente pas à moins. Ne pourrions-nous pas mettre dans nos discours un peu moins d'orgueil, et un peu plus de philosophie ? Si la nature nous offre un nœud difficile à délier laissons le pour ce qu'il est et n'employons pas à le couper la main d'un être qui devient ensuite pour nous un nouveau nœud plus indissoluble que le premier ».
D. Diderot in “Lettre sur les aveugles et à l'usage de ceux qui voient”
Cette phrase est plus que simplement athée... La question de dieu y est renvoyée d’un revers de main et pas même remise: elle n’est pas une question. Une mauvaise réponse, tout simplement.
lundi 31 janvier 2011
La vie peut-elle expliquer la vie? La matière peut-elle expliquer la matière?....
Personnellement, mais peut-être ai-je l’oreille sélective, je n’ai jamais autant entendu parler du problème de l’origine que ces temps-ci.... Manifestement, ça nous tripote... Ça vous chatouille ou ça vous gratouille?.... D’où viens-je, où vais-je et dans quel état j’erre?... Question éternelle.. Si on cause correct, on doit dire ontologique... Devant le spectacle de la “nature”, la question de “l’étant ou de l’être”, on fond tous.. C’est inéluctable.... La seule profondeur dont nous sommes capables, si nous sommes “objectifs” (qui peut saisir le réel?...), c’est celle qui tient à “l’origine”. L’origine de la vie, de la Terre, de l’univers, la nôtre, ce qu’on voudra.. Mais le commencement.... Devant ce questionnement, force est de reconnaître que nous sommes inégaux. Pour des raisons qui tiennent peut-être à l’acquis, peut-être à l’inné, certains d’entre nous peuvent laisser des questions sans réponses, d’autres en sont incapables. C’est en ce sens que dieu est une réponse et non un doute. Pour ce qui me concerne (Mais connaissez-vous quelqu’un qui soit capable de parler d’autre chose que de lui-même.. y compris parmi les meneurs d’opinion?), peut me chaut qu’une question essentielle puisse rester en suspend.... D’où viens-je? je n’en sais rien... Où vais-je? Aucune idée... et dans quel état j’erre?.. Là, oui, j’ai une idée... C’est un retour au présent radical... Ce que je peux changer, alors, je travaille à le modifier.. Le reste, sur quoi je n’ai aucune prise, à quoi bon?.... A quoi me servirait un dieu? Une idéologie? .... Ni l’un ni l’autre ne changeront rien au présent.... Si ce n’est à appliquer un cautère sur ma jambe de bois ontologique. L’état ultime du philosophe tragique est proche de l’attitude de l’imbécile heureux. A l’exception d’une idée répandue: on ne peut pas faire l’économie du chemin qui, après une vie de labeur, mène à la jouissance absolue du présent, chemin qui écarte de l’humanité une écrasante majorité des contemporains du penseur, majorité certaine d’avoir trouvé la solution sans même s’être posé les questions, ce qui en fait des jouets du destin, jaugé comme seul explication de notre propre devenir.
Mais revenons-en au fil du discours... De plus en plus de savants, de sachants, devrais-je dire, avouent leur impossibilité à discourir sur le problème de l’origine.... Ce qui est une posture révolutionnaire... De plus en plus fréquemment, la science, en la personne de ses représentants les plus zélés, avoue son incapacité à expliquer le mystère (terme ultra piégeux parce que religieusement connoté..) de la création... ON NE SAIT PAS.... Ce qui, tout à fait logiquement, la nature ayant horreur du vide ( très vieille antienne..), acrédite le fait qu’avouer une incompétence est toujours reçu comme la possibilité d’en exprimer une autre.... L’exemple type est celui qui concerne les frères Bogdanov (deux clowns médiatiques et rien d’autre..) qui se ruent sur le concept du “mur de Planck” pour nous réintroduire (là où ça fait mal, c’est à dire au fondement...) l’idée d’un dieu.... Un dieu qui serait scientifiquement avéré.. L’idéal pour qui a toujours cru sans l’avouer, sans se l’avouer, sans jamais en faire état, comme la majorité de nos élites, du moins françaises.... Ce que soulève la questionnement scientifique actuel, de manière tout à fait inévitable depuis Heisenberg et son principe d’incertitude, c’est rien moins que l’incapacité de la science à répondre à des questions fondamentales.... C’est tout simplement l’abandon de l’idée de progrès.. Ou, plutôt, l’idée d’une limite au progrès... L’Homme (générique)... pourra-t-il jamais résoudre la question de l’origine?.. Il semblerait que se répand l’idée que non.... Tout bonnement parce que nous sommes concernés.. Que nous somme une partie de la réponse et qu’il nous est difficile, voire impossible, de nous questionner sur nous-mêmes..... Au moins pour l’instant (Mon pessimiste congénital m’incline à penser que c’est définitif.. Mais je peux me tromper..). La question est donc bel et bien : “La vie peut-elle expliquer la vie? La matière peut-elle expliquer la matière?”....
Je vous abandonne à cette question définitivement transcendantale.... Vous étiez à la recherche d’une transcendance?....
Mais revenons-en au fil du discours... De plus en plus de savants, de sachants, devrais-je dire, avouent leur impossibilité à discourir sur le problème de l’origine.... Ce qui est une posture révolutionnaire... De plus en plus fréquemment, la science, en la personne de ses représentants les plus zélés, avoue son incapacité à expliquer le mystère (terme ultra piégeux parce que religieusement connoté..) de la création... ON NE SAIT PAS.... Ce qui, tout à fait logiquement, la nature ayant horreur du vide ( très vieille antienne..), acrédite le fait qu’avouer une incompétence est toujours reçu comme la possibilité d’en exprimer une autre.... L’exemple type est celui qui concerne les frères Bogdanov (deux clowns médiatiques et rien d’autre..) qui se ruent sur le concept du “mur de Planck” pour nous réintroduire (là où ça fait mal, c’est à dire au fondement...) l’idée d’un dieu.... Un dieu qui serait scientifiquement avéré.. L’idéal pour qui a toujours cru sans l’avouer, sans se l’avouer, sans jamais en faire état, comme la majorité de nos élites, du moins françaises.... Ce que soulève la questionnement scientifique actuel, de manière tout à fait inévitable depuis Heisenberg et son principe d’incertitude, c’est rien moins que l’incapacité de la science à répondre à des questions fondamentales.... C’est tout simplement l’abandon de l’idée de progrès.. Ou, plutôt, l’idée d’une limite au progrès... L’Homme (générique)... pourra-t-il jamais résoudre la question de l’origine?.. Il semblerait que se répand l’idée que non.... Tout bonnement parce que nous sommes concernés.. Que nous somme une partie de la réponse et qu’il nous est difficile, voire impossible, de nous questionner sur nous-mêmes..... Au moins pour l’instant (Mon pessimiste congénital m’incline à penser que c’est définitif.. Mais je peux me tromper..). La question est donc bel et bien : “La vie peut-elle expliquer la vie? La matière peut-elle expliquer la matière?”....
Je vous abandonne à cette question définitivement transcendantale.... Vous étiez à la recherche d’une transcendance?....
jeudi 20 janvier 2011
Organique......
“Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux: c’est le suicide”. C’est du Camus, pour ceux qui ne le sauraient pas (que j’imagine peu nombreux...), in “Le mythe de Sisyphe.... Du Camus, quoi.. Son point de vue.... On raconte que Camus était nietzschéen et, je vous l’avoue, je n’en suis pas certain. Personnellement, j’affirmerais volontiers que le seul problème philosophique sérieux est, plus généralement, celui de la mort, volontaire ou non. Juger de la valeur de sa vie me semble indépendant de son désir de l’abréger ou non. Tous ceux qui “font avec”, les plus nombreux, sont néanmoins confrontés, un jour ou l’autre, à la valeur de ce qu’ils ont vécu, à la nécessité d’endurer jour après jour les affres de la douleur inhérente à la question essentielle de l’utilité d’être, aiguillonnés que nous sommes, sans cesse, par la terreur de la finitude. Néanmoins, bien que cette question me paraisse essentielle, peut-être la seule, la seule, en tous cas, qui soit indéfiniment insoluble, je ferais comme tous ceux qui m’ont précédé. Je vais prendre un chemin de traverse. Il est bon, parfois, de goûter au plaisir des chemins d’égarement. Je crains, pourtant, de ne pas m’éloigner vraiment. Car l’une des questions que pose la réflexion sur la finitude est bel et bien celle du corps, cette chose qui nous permet de promener nos sens en tous lieux. Et, plus que le corps, de sa relation avec l’esprit. A peu près toutes les écoles de pensées post-platoniciennes reposent sur la maîtrise de l’esprit sur le corps, considéré comme vil. En ce sens, la manière camusienne peut passer pour conventionnelle, puisqu’elle pose exactement cette question de la décision de l’esprit face au corps en stigmatisant la capacité de l’un, l’esprit, à supprimer l’autre, le corps. C’est le point de divergence. Le point où le nietzschéisme de Camus entre en branle: le cerveau, siège de l’esprit, n’est rien d’autre qu’une partie du corps et son activité s’éteint avec la vie de son hôte matériel. La question essentielle est donc celle de la survie de l’esprit après la disparition de l’enveloppe. Une question fondatrice pour l’écrivain. Le corps peut-il survivre dans la matière ou bien doit-il travailler pour sa survie dans le domaine de l’esprit?... Une question platonicienne et non-socratique. La religion, les certitudes occidentales, la douleur de vivre, les dérives psychologiques, tout cela ne vient que de cette ambiguïté: l’impossibilité de considérer le cerveau comme un organe ordinaire. De refuser de considérer ses messages constants comme l’expression d’une puissance extérieure. Le paroxysme en la matière porte un nom médical: schizophrénie. Une dénomination qui, comme toutes les autres, ne repose que sur un point de vue. Au cas où vous ne l’auriez pas compris, toute dénomination ne repose que sur un seul critère: l’air du temps. Si vous m’avez suivi, vous venez de vous oxygéner. Le problème unique, c’est de savoir si vous avez envie, si vous avez encore le désir, d’emprunter les chemins peu fréquentés. Je viens de faire une jolie balade sur les chemins de traverse de la pensée universelle: j’y ai trouvé quelques champignons comestibles dont je vais me régaler.... Et vous?
Ces quelques lignes reposent sur votre capacité à comprendre l’ellipse du langage. Si vous ressemblez outrageusement à vos contemporains, je suis certain que vous ne m’aurez pas compris. Et vous et moi devrons faire avec.
Ces quelques lignes reposent sur votre capacité à comprendre l’ellipse du langage. Si vous ressemblez outrageusement à vos contemporains, je suis certain que vous ne m’aurez pas compris. Et vous et moi devrons faire avec.
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