France-Cul, décidément.... Semaine Platon.... Semaine au cours de laquelle il ne sera question, presque exclusivement, que de Socrate... Une ambiguïté absolue.. Platon a laissé trace.. Socrate aucune... Sauf ce qu’en a transcrit Platon.... Si vous êtes ici, je suppose que vous savez que Platon est l’une des bêtes noires de F. Nietzsche, en particulier, et de beaucoup de philosophes.... Parce qu’on lui doit, c’est absolument sans conteste, l’invention de la religion et du concept de l’immortalité de l’âme... Le point sur lequel il convient ici d’insister c’est qu’on ne saura jamais ce que fut la pensée de Socrate.... Jamais!... Parce qu’il n’a jamais pris la peine de nous laisser aucune trace... Ce qui me paraît être la marque de la sagesse absolue.... Dans notre monde, l’actuel, une telle attitude est absolument incompréhensible... Imaginez tous les gens dont on parle et tâchez de me trouver un seul d’entre eux qui ne désirerait pas, à aucun prix, laisser une trace.. La réponse est péremptoire: aucun!... Moi compris.... Cette attitude est tout simplement hors du champs de compréhension. Ni mal, ni bien, ( je n’ai pas osé le “par-delà”...) ailleurs... Ce qui me donne envie de rire, c’est l’encombrement qui émane de la série d’émissions de France-Cul qui ne sait à aucun moment faire le départ entre la parole de Platon, qui est le responsable, et celle de Socrate, qui n’est responsable que d’avoir parlé... Toute personne un tantinet dubitative a pu remarquer que, de nos jours, la différence entre ce que disent nos élites et ce qu’en transcrit la Presse n’a absolument aucun rapport.... Pourtant, cette émission, dirigée par R. Enthoven, l’un des ex, cette émission, donc, a commencé par l’affirmation, non étayée, que Socrate serait lui-même l’inventeur du concept d’immortalité de l’âme... Ce qui est une pure hérésie philosophique.. et ce qui n’empêche pas que cette idée soit colportée dans les esprits de ceux qui écoutent cette radio, c’est à dire ceux qui ne pensent qu’à laisser trace, à vous dominer, à vous mépriser parce qu’ils ont la culture idoine, la bouée qui permet de surnager dans le monde violent qu’ils ont créé et qui ne repose que sur un critère: la trace que vous allez laisser.... Maintenir cette confusion, peut-être volontairement, du moins en assumant ce mensonge par omission, c’est un pur scandale!... Loin des profits des patrons voyous, du CAC 40, de l’héritage, des banques, de nos problèmes quotidiens, me direz-vous... Et bien c’est pourtant par là que ces Messieurs et Dames vous la mettent profond, très profond.... France-Cul (la mal nommée) est une radio catho.... Tout ce qui peut accréditer l’hypothèse d’un dieu lui est plaisant.. La pensée de notre pays, la France, celle des Lumières, de la laïcité, de l’anticléricalisme républicain, ce pays voit sa pensée dominée par une “école” déiste qui a pour nom ENS... La religion n’a pas, en France, de meilleur allié que la rue d’Ulm.... Une preuve, par exemple, une émission, que vous pouvez vous-même réécouter, ce qui fait une énorme différence d’avec la parole de Socrate, sur leur site: on y entend Derrida, intellectuel d’origine juive et proche de l’extrême gauche, avouer, à quelques jours de sa mort, qu’il se révèle être un très mauvais élève de la philosophie, considérée comme l’apprentissage de la mort... et sa non envie de disparaître, ses doutes au seuil du tombeau, son désir de foi... Est-il moyen plus pervers de dénaturer son oeuvre anti-déiste que de nous faire croire que, à quelques jours de l’échéance, Derrida, tel un vulgaire Voltaire, aura, finalement, hésité sur la croyance en un au-delà? Quel est le propos? Quel est le but poursuivi si ce n’est de nous donner à penser que, tant qu’on n’a pas réellement compris la tragédie que représente notre mortalité, qu’on n’en a pas peur, on ne dit rien de sérieux? De nous faire comprendre, tout à fait insidieusement que le vainqueur devant le temps, c’est bien Platon et non Socrate.. De s’inscrire, une fois pour toutes contre Nietzsche et la non-existence de dieu?
La question que pose, en arrière-fonds, cette émission, est une question typiquement socrato-platonicienne, qui, d’ailleurs, fut reprise, un jour, par un certain Coluche, à qui l’on reprochait sa participation à des émissions ”grand-public” et dont la réponse, à la fois candide et pertinente, fut: vous préférez m’y voir, moi, ou bien tous les cons qui n’attendent que ça? En résumé, devons-nous, nous-autres, qui avons à dire, renoncer à nous exprimer parce que nous jugerions que notre parole n’est d’aucune valeur par rapport au silence (antienne) ou bien occuper l’espace médiatique à la place de tous les cons qui ne pensent qu’à l’occuper?.. Je vais vous laisser un temps....
La solution à ces problèmes insolubles pourrait tenir en une locution absolument incompréhensible pour le commun des mortels: le surdon. C’est un mal dont je suis atteint. Il m’est absolument évident que Socrate est “surdoué” alors que Platon n’est qu’intelligent.... L’intelligence, au sens où nous la définissons aujourd'hui, mais également au sens où elle a toujours été définie au cours des siècles passés, est toujours considérée comme supérieure au “surdon”, qui est, j’y insiste, un trouble de la pensée, une maladie orpheline, une tare.... Dans tous les cas, l’intelligence a vaincu le “surdon”, simplement parce qu’elle est accessible, imitable, copiable, qu’on peut la singer, s’en vanter, la feindre, à condition d’être né où il faut et d’avoir fréquenté la bonne école... La seule différence entre Platon, très cultivé, intelligent, vif, mais aussi tueur, péremptoire, vainqueur, et Socrate, c’est le surdon, le mal nommé. Je suis absolument certain que Nietzsche, par exemple, était “surdoué”, ce qui le condamne, à jamais, tel Socrate, à l’isolement.....
samedi 13 mars 2010
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Je n'envie pas l'intelligence qui s'étiole en lambeaux au fur et à mesure que le cerveau se délabre, elle ne laisse place qu'au calme macabre et neurasthénique d'un passé glorieux qui ne sera jamais plus . Elle fait de son détenteur un ex homme brillant.
RépondreSupprimerL'hyperactivité cérébrale ou surdon ne fait pas de place à l'intelligence, pas de compromis, pas de paix, ni de pacte, elle transforme les esprits qu'elle touche en penseurs incompris et alcolos, elle les achève à l'hiver de leur vie en les renomant de belle façons:"saltimbanques de la pensée".
Moins que rien, déjugés, on dit d'eux derrière les bancs d'église:"ce sont des vieux marginaux, d'anciens écrivains vaguement artistes dont la plupart sont fous."
Et bien à choisir entre l'une et l'autre je n'hésite plus, qu'importe puisque c'est vrai, pourquoi encore le nier, j'ai la tare de pratz, celle de socrate, c'est un début...mais si ce n'est pas gagné.
la philo est une maladie du corps
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