Athée, je le suis, mais, contrairement à ce que vous en croyez peut-être, au fond, je ne le suis pas de manière raisonnée, intellectuelle, mais bien plutôt de manière sensorielle, ontologique. J’ai beau chercher le pourquoi, je ne le trouve que très modestement. Je fais partie de ces humains qui ne voient rien au fond du ciel, depuis toujours, probablement. Ce flou relatif sur l’origine de ma conviction ne m’empêche pas, renforce même, est-on jamais libre?, ma recherche d’esprits comparables, athées par nature. Je crois pouvoir dire que l’on a une tendance prononcée à dater l’athéisme, radical ou non, son apparition, au siècle des lumières qui, il faut le reconnaître, a introduit un coin assez efficace dans les relations de l’Homme à ce qu’il nomme “dieu”. Je ne crois pas me tromper si j’affirme que les laïcards militants passent pour être plutôt une forme d’esprit “moderne”, plutôt 19°, 20° qu’autre chose. Et bien c’est une vue de l’esprit totalement battue en brèche par la lecture, l’intérêt qu’on peut porter aux... épicuriens. Un siècle avant la naissance de l’autre. Aucun de ces vaillants ancêtres ne croit à l’immortalité de l’âme. Et le premier, figurez-vous, à introduire ce concept, c’est ...... Platon. Grâce lui soit rendue à jamais!... Ce cher homme nous a légué le pire du pire de la décadence de la pensée. Si, comme moi, vous êtes , plus qu’athée, un peu enragé contre la religion, je vous déconseille d’emblée la croisade anti-Platon. Autant tenter de vider l’océan avec une paille.... Vous n’avez que peu de vie... Utilisez-la plus efficacement. Platon, vous ne vous rendez pas compte. Le sommet absolu... Le temple inviolable, le sacro-saint.... Platon, vous savez, Le Banquet... Mais si, ce texte où il fait parler Socrate.... Socrate, au passage, athée. En plus, Socrate, lui-même, pas une ligne. Tout ce qu’on en a, c’est ce que Platon nous en a transcrit....
Et ben voilà.... Tout est dit. Normalement vous l’avez vu. Je vais vous aider quand même. Platon, c’est un type qui passe à la postérité non pour ce qu’il fait mais pour ce qu’ont dit d’autres, qu’il aurait soi-disant retranscrit fidèlement. Vous pouvez croire que cette dernière phrase pourrait être ne serait-ce qu’un tantinet vraie? Evidemment non. Ce n’est pas Socrate qui parle, c’est lui, Platon. Lui, il n’est pas assez puissant pour transmettre sa propre parole. Il se réfugie derrière celle d’un autre, d’autres.... Et c’est ce type-là qui pose le concept d’immortalité de l’âme.... Tic, tac, tic, tac, tic, tac... Ça y est? Ben oui, évidemment, son oeuvre à lui est absolument indigente... Il est entouré de types qui ne croient pas du tout que leur esprit leur survivra autrement que par ce qu’ils ont créé.... Et lui, qui n’a aucune envergure, évidemment, il conçoit le principe de la permanence de “quelque chose” de l’être humain après sa mort.... Rien qu’une réaction de dépit, d’envie, de jalousie....
En plus, Socrate est absolument incroyable... Absolument incompréhensible.... Pour nous... Il ne veut rien laisser. Ni écrit, ni pensée, ni rien... On jurerait qu’il a accompli sa vie et qu’il juge qu’elle se suffit en soi. Lisez Sénèque à ce sujet.... Pas un de nous, même moi, qui écris tellement, ne peut rivaliser avec ça... Une vie, point barre... Ça fout la trouille, non?...
Certains pensent que le “meurtrier de dieu”, au sens nietzschéen, est “l’homme du ressentiment” ( au sens nietzschéen également)...... Le jaloux, l’envieux, l’aigri... Vous savez quoi? Peut-être est-ce son meurtrier, mais, dans tous les cas, je vous l’affirme, c’est, en fait, son créateur......
A tous ceux qui auraient à peu près saisi la portée de ce qui précède et qui auraient encore des protestations intestines au dévoilement de la réalité que suppose ce texte, je tiens à indiquer qu’il existe au bas de ce message un lien intitulé “commentaires”... qui leur est ouvert, à la manière d’un déversoir, de haine ou d’autre chose.....
jeudi 18 juin 2009
lundi 15 juin 2009
Ange déchu....
Il m’est arrivé aux oreilles une émission au cours de laquelle un “expert” en la chose nietzschéenne semblait prétendre, si j’ai bien compris son propos, que la mort de dieu annoncée par le célèbre moustachu ne pouvait provenir que d’un être humain lui-même partie intégrante de la “maison commune” du christianisme. Jamais l’expression “ sur le cul” n’a été aussi appropriée, pour ce qui me concerne, à l’ouïr d’une telle phrase. Chrétien, Nietzsche, là, je vous avoue!!!.. Une fois la stupeur passée, je me suis néanmoins mis à réfléchir à la portée de l’allégation. Au fond, tout le monde a le droit de proférer des âneries, serait-ce sur les sujets les plus délicats et il nous appartient de démontrer que c’en sont. Au fond, cet apparent paradoxe, celui de traiter Nietzsche non en tant qu’athée mais en tant que croyant lui-même peut amener un certain nombre de réflexions. D’abord, les raisons même de son meurtre, puisque c’est de cela qu’il s’agirait ou, du moins, de l’annonce de ce meurtre. Nietzsche pourrait avoir été motivé par le dépit. On lui aurait tué son dieu, dont il aurait eu tant besoin, ce qui le rendrait très haineux envers les meurtriers. D’où l’avalanche de vilenies dont il gratifie le genre humain. C’est faire de Nietzsche l’homme du ressentiment, qu’il accuse, justement, de la responsabilité du meurtre. Curieux paradoxe. Nietzsche pourrait également être le chrétien par qui l’ombre vient. L’ange déchu. Le meilleur d’entre les chrétiens qui révèle la fin du père. En gros, satan. Et nous y voilà. Vous voyez, hein, on finit toujours par comprendre les dessous de la pensée de nos contemporains. Le monsieur invité par la radio pour nous enseigner ses conclusions sur la mort de dieu, lui, il a une opinion très tranchée: Nietzsche n’est autre que le diable. C’est amusant, mais cette idée me rappelle quelque chose..... Moustachu, cornu, la queue en pointe. Ça lui irait sûrement parfaitement. Dans le temps, on disait: il vaut mieux entendre ça que d’être sourd.
lundi 8 juin 2009
Philosophie pratique
Allez, je vais vous la faire mépris et suffisance. Vous savez, le type qui sait et vous écrase de son savoir. Je me suis levé du mauvais pied. Pardon!... Coupable mais pas responsable, vous connaissez? Il faut que je vous dise: j’ai fait des études de physique. Des grosses, hein, pas le petit rien. Du solide. La relativité, je connais. Pas tout à fait la générale mais la restreinte, ça va, parfait. Einstein est un type absolument ahurissant. Il débarque et on apprend avec lui que tout est plus ou moins faux. Du moins que ce que l’on voit n’est pas crédible. Vous avez entendu parler de Newton... La pomme, bing, sur le crâne, eurêka!!... Albert nous dit que, contrairement à ce qu’on voit, puisque la pomme bouge, alors, son temps propre n’est pas celui de Newton. Pas non plus celui de la Terre, qui est le référent immobile de l’histoire. Si Newton, à ce moment-là, se comporte en humain, bougeant la tête de droite et de gauche, vlan!... son temps, celui de son regard n’est plus non plus celui de la pomme ni celui de la Terre. Si le vent souffle, agitant les branches du pommier, ce qui est une bonne hypothèse pour expliquer la chute de la pomme, du coup, la branche n’est plus dans le même temps que la Terre, pas plus que Newton, pas plus que la pomme. Une Terre, un pommier, une pomme, un homme, chacun son temps. A cause du mouvement. D’accord, la correction de temps s’effectue à la marge. Dans la réalité ( une pomme se détache et tombe sur la tête de Newton..), les corrections de temps imposées par la théorie d’Einstein sont négligeables. Négligeables mais pas fausses. Si vous voulez vous envoyer le calcul de probabilité qui aboutit à la rencontre de la pomme et de la tête, je vous souhaite bon courage. Dans ce cas, dit cas limite, la théorie est beaucoup trop puissante et s’avère apparemment moins efficace que le “bon sens”. Le problème, c’est que le bon sens cesse très rapidement d’être opérant. La plupart des phénomènes naturels observés de nos jours lui échappent. Ce que Einstein a trouvé s’applique absolument partout et en toutes circonstances, serait-ce à la marge, le bon sens assez peu. Le coup de grâce, de massue, est asséné par un petit copain d’Albert qui joue dans la même cour de récré que le grand génie. Il s’appelle Heisenberg. Werner Heisenberg. Albert nous enseigne la limite de nos sens, Werner nous démontre, et là, il faut accorder à ce mot tout son sens, démontre, sans possible contestation, ne protestez pas, sans contestation, que, non seulement, on ne doit pas se fier à ce qu’on voit mais, qu’en plus, on ne peut pas savoir. Le principe d’incertitude, ça s’appelle. Vous avez un objet en mouvement: le principe vous enseigne que soit vous connaissez sa position soit vous connaissez sa vitesse mais que vous n’aurez jamais accès aux deux en même temps. Mieux!... Que la mesure de l’un perturbe l’autre. Ce type nous abasourdit littéralement: il établit une limite à la connaissance. Avant lui, on est dans un univers douillet qui repose sur une idée assez extravagante, si l’on y pense: ce que l’on ne sait pas, on le saura un jour. Lui, Werner, il met le holà. Ben non!.. Il y a des choses qu’on ne saura pas, jamais.... Du coup, le pauvre Werner, il sombre dans la philo... Pour un physicien, c’est quasi la décadence. La philo!....
Toute cette diatribe pour répondre à une idée de plus en plus répandue: il n’y aurait plus de philosophes. Je souscris. Et je suis assez en accord avec ceux qui la profèrent lorsqu’ils prétendent que nous n’avons plus sur terre que des vulgarisateurs ou des professeurs de philosophie. Des gens qui, en fait, ne font que recycler ce qui a déjà été pensé. Plus aucun penseur véritable. J’en entends qui prétendent que ce qui nous manque, ce serait des poètes, des littérateurs, qui, loin d’avoir le but de philosopher pour philosopher, nous inciteraient à penser par la bande, autrement, de manière plus novatrice. Cette diatribe pour rappeler simplement que certains scientifiques s’y entendent également pour nous poser des problèmes que seule la raison peut appréhender. Les scientifiques ne sont pas que des gens qui bidouillent pour que votre portable soit de plus en plus efficace et performant. Sans arrêt, ils lèvent des lièvres que notre raison ne peut digérer autrement qu’en les conceptualisant, qu’en philosophant.
Toute cette diatribe pour répondre à une idée de plus en plus répandue: il n’y aurait plus de philosophes. Je souscris. Et je suis assez en accord avec ceux qui la profèrent lorsqu’ils prétendent que nous n’avons plus sur terre que des vulgarisateurs ou des professeurs de philosophie. Des gens qui, en fait, ne font que recycler ce qui a déjà été pensé. Plus aucun penseur véritable. J’en entends qui prétendent que ce qui nous manque, ce serait des poètes, des littérateurs, qui, loin d’avoir le but de philosopher pour philosopher, nous inciteraient à penser par la bande, autrement, de manière plus novatrice. Cette diatribe pour rappeler simplement que certains scientifiques s’y entendent également pour nous poser des problèmes que seule la raison peut appréhender. Les scientifiques ne sont pas que des gens qui bidouillent pour que votre portable soit de plus en plus efficace et performant. Sans arrêt, ils lèvent des lièvres que notre raison ne peut digérer autrement qu’en les conceptualisant, qu’en philosophant.
samedi 6 juin 2009
Catastrophe
Si vous vous intéressez à l’histoire de la pensée, il ne vous aura pas échappé que le catastrophisme est depuis longtemps présent dans l’esprit des humains. La religion, elle-même, est basée sur l’idée d’une catastrophe finale, l’apocalypse, qui adviendra quelque jour, amenant avec elle l’ordre éternel et immuable d’un dieu, apportant au genre humain, enfin, la justice, l’égalité, la paix, l’éternité, bref, tout ce dont il rêve sans jamais l’avoir. Lorsque la Terre tremble, lors d’un tsunami, de toute autre manifestation catastrophique naturelle, la plupart des êtes humains voient dans ces drames la manifestation d’un dieu mécontent, la punition de leur vil comportement. La religion mise à part, est-ce possible?, l’histoire de la pensée humaine ne manque pas de prophéties catastrophistes, vous annonçant un déluge si jamais nous persistons dans telle ou telle attitude. Les progrès scientifiques, par exemple, sont générateurs de beaucoup de ces peurs. Le train, l’automobile, censés dénaturer la physiologie même des individus, l’électricité, l’envoi de fusées dans l’espace, la bombe H, l’énergie nucléaire, l’informatique, internet, toutes ces choses ont généré leur lot de prévisions apocalyptiques.
Ce qui arrive au climat terrestre, que je ne songe pas un instant à remettre en cause, le bouleversement climatique qui nous attend, avec de plus en plus de certitude et probablement à une échéance bien plus proche que ce que nous en imaginons, cet événement, à son tour, génère son lot de prophéties de fin du monde. Encore une fois, je ne nie pas que la Terre va changer. Je ne nie pas que la vie sur Terre va être bouleversée, profondément modifiée. Ce que je prétends, c’est que ce n’est pas le signe d’une fin. C’est le signe d’un changement. Et si nous nous mobilisons, ce n’est pour aucune autre raison que de vouloir que ce qui est perdure. Ce que nous voulons sauver, c’est ce monde-ci. Parce que nous le trouvons beau comme il est. Remarquons que nous ne savons absolument pas ce qu’il sera. D’emblée, nous refusons de suivre son évolution. Je dis bien évolution. Il ne s’agit en rien d’une fin. Le monde d’après la catastrophe climatique sera différent mais il sera. Le problème, pour nous, c’est de faire la différence entre le catastrophisme prophétique ambiant et la réalité d’une éventualité de plus en plus inexorable. Le catastrophisme, qu’on le veuille ou non, y compris sur la crise climatique, c’est un gouvernement par la peur. Tout se passe comme si nous avions devant nous un mur et que nous étions en train de nous précipiter dessus, l’abolissant, et, par là, libérant ce qu’il cache, en gros, l’enfer. Cette vision est totalement fausse. Il n’y a pas de mur. Nous allons passer, insensiblement, d’un état à un autre sans véritablement nous rendre compte d’un passage brutal qui n’aura pas lieu. A tel point que je vous mets au défi, et quiconque, d’ailleurs, de nous dire si nous y arrivons, à cette limite, ou bien si le monde que nous voulons sauver est déjà derrière nous. Il n’y a pas plus d’enfer sur Terre qu’il n’y a de paradis. Sur Terre, il y a la vie. Installer la population mondiale dans la crainte d’un avenir apocalyptique n’est certainement pas la meilleure chose à faire pour assurer à cette population un avenir vivable.
Je pense me connaître assez bien et, par une outrecuidance douteuse, vous connaître également assez correctement, pour savoir qu’il n’y a qu’une seule peau qu’il m’intéresse de sauver et que c’est la mienne. Vous aurez beau pousser des hauts cris, je peux vous donner des tas d’exemples où l’être humain, acculé, peut en venir à sacrifier sa propre famille. Ne nous mentons pas, si la crise climatique nous interpelle, c’est uniquement dans le sens où elle modifierait notre propre espérance de vie. Les baleines, c’est très joli, les ours blancs sont des animaux magnifiques, les papillons font la joie du regard, les abeilles sont des animaux captivants, les habitants des îles du Pacifique promises à l’engloutissement sont sûrement des gens très respectables, très amicaux, indispensables, mais, dans le tréfonds de notre esprit, tout cela ne vaut pas grand chose par rapport à nous-mêmes. Ainsi sommes-nous. Le jugement n’y changera rien. Ce n’est pas bien? La belle affaire. C’est en nous et la seule chance que nous pourrions avoir de le dominer, ce serait de commencer par l’admettre. Le problème que nous pose la crise climatique, c’est que nous en sommes à la fois les acteurs et les victimes potentielles. Acteurs, je crois que nous sommes prêts à l’entendre. Les humains qui, aujourd’hui, n’ont pas compris que c’est leur mode de vie qui conduit au changement climatique sont de moins en moins nombreux. Pour autant, les modifications de ce comportement ne s’opèrent qu’à une vitesse très lente. C’est que, victimes, nous ne sommes pas convaincus de l’être. Nos actes vont conduire à un bouleversement, certes, mais pour les autres. Encore une fois, les abeilles, les ours, la moitié du règne animal, les îles Maldives, le delta du Gange, tout ça va disparaître mais, moi (sens générique), je serai encore là. Je suis donc confronté à un choix simple: pourquoi modifier quoi que ce soit à mon confort de vie puisque, si catastrophe il y a, je n’en serai pas la victime directe? Les êtres humains, la majorité d’entre eux, ne sont pas armés pour résoudre cette contradiction. Nous (il conviendrait d’expliciter ce “nous”) tentons de les convaincre qu’il sont en train de se mettre un pistolet sur la tempe et d’appuyer sur le levier alors que, vu de leur côté, ils sont, au contraire, en train d’améliorer leur sort, d’accéder au confort, à la joie du progrès, d’augmenter leur espérance de vie. La seule amorce de solution qu’on pourrait entevoir, ce serait de situer le débat sur le plan moral. Bon courage!.. Pendant ce temps, évidemment, ça chauffe... On pourrait envisager une prise de conscience sur la nécessité, à démontrer cette nécessité, de préserver le monde tel qu’il est. Mais ce monde, et tel qu’il est, c’est leur cauchemar.. C’est dans ce monde-ci qu’ils crèvent de faim, qu’ils voient mourir leurs enfants, que leur espérance de vie se réduit de jour en jour. Quelle serait la morale qui les convaincrait de le conserver tel quel?
Si vous aimez les prophéties, je vais vous en faire une. Préparez-vous au deuil, des ours, des abeilles, de certains des Hommes, parce que le bouleversement, nous allons évidemment l’avoir. Les cris d’alarme disent que nous avons dix ans pour réagir. Je prends le risque, allez, et tant mieux si je me trompe: c’est trop tard. La seule attitude qui nous reste, c’est de préparer le changement. C’est pas joli, joli, c’est terrible, c’est une catastrophe si vous voulez. Plutôt que de rêver de conserver notre monde tel qu’il est, je crains qu’il ne soit temps de préparer celui qui nous attend.
Est-il permis de faire remarquer que, dans le fond, le problème moral posé par la crise annoncée ne semble bien concerner que les élites (on peut discuter ce terme à l’infini, ça ne changera rien au sens!)de cette planète? Et est-il permis de faire remarquer que, ce monde-ci, qu’ils semblent vouloir sauver, est justement celui qui a fait leur prospérité? Je vous fiche mon billet qu’une part assez importante des Humains à qui nous tentons de brosser un tableau apocalyptique des lendemains terrestres pensent: bien fait!.... Et je suis également convaincu que cela tient pour beaucoup à qui et de quelle manière il présente cette perspective.
Ce qui arrive au climat terrestre, que je ne songe pas un instant à remettre en cause, le bouleversement climatique qui nous attend, avec de plus en plus de certitude et probablement à une échéance bien plus proche que ce que nous en imaginons, cet événement, à son tour, génère son lot de prophéties de fin du monde. Encore une fois, je ne nie pas que la Terre va changer. Je ne nie pas que la vie sur Terre va être bouleversée, profondément modifiée. Ce que je prétends, c’est que ce n’est pas le signe d’une fin. C’est le signe d’un changement. Et si nous nous mobilisons, ce n’est pour aucune autre raison que de vouloir que ce qui est perdure. Ce que nous voulons sauver, c’est ce monde-ci. Parce que nous le trouvons beau comme il est. Remarquons que nous ne savons absolument pas ce qu’il sera. D’emblée, nous refusons de suivre son évolution. Je dis bien évolution. Il ne s’agit en rien d’une fin. Le monde d’après la catastrophe climatique sera différent mais il sera. Le problème, pour nous, c’est de faire la différence entre le catastrophisme prophétique ambiant et la réalité d’une éventualité de plus en plus inexorable. Le catastrophisme, qu’on le veuille ou non, y compris sur la crise climatique, c’est un gouvernement par la peur. Tout se passe comme si nous avions devant nous un mur et que nous étions en train de nous précipiter dessus, l’abolissant, et, par là, libérant ce qu’il cache, en gros, l’enfer. Cette vision est totalement fausse. Il n’y a pas de mur. Nous allons passer, insensiblement, d’un état à un autre sans véritablement nous rendre compte d’un passage brutal qui n’aura pas lieu. A tel point que je vous mets au défi, et quiconque, d’ailleurs, de nous dire si nous y arrivons, à cette limite, ou bien si le monde que nous voulons sauver est déjà derrière nous. Il n’y a pas plus d’enfer sur Terre qu’il n’y a de paradis. Sur Terre, il y a la vie. Installer la population mondiale dans la crainte d’un avenir apocalyptique n’est certainement pas la meilleure chose à faire pour assurer à cette population un avenir vivable.
Je pense me connaître assez bien et, par une outrecuidance douteuse, vous connaître également assez correctement, pour savoir qu’il n’y a qu’une seule peau qu’il m’intéresse de sauver et que c’est la mienne. Vous aurez beau pousser des hauts cris, je peux vous donner des tas d’exemples où l’être humain, acculé, peut en venir à sacrifier sa propre famille. Ne nous mentons pas, si la crise climatique nous interpelle, c’est uniquement dans le sens où elle modifierait notre propre espérance de vie. Les baleines, c’est très joli, les ours blancs sont des animaux magnifiques, les papillons font la joie du regard, les abeilles sont des animaux captivants, les habitants des îles du Pacifique promises à l’engloutissement sont sûrement des gens très respectables, très amicaux, indispensables, mais, dans le tréfonds de notre esprit, tout cela ne vaut pas grand chose par rapport à nous-mêmes. Ainsi sommes-nous. Le jugement n’y changera rien. Ce n’est pas bien? La belle affaire. C’est en nous et la seule chance que nous pourrions avoir de le dominer, ce serait de commencer par l’admettre. Le problème que nous pose la crise climatique, c’est que nous en sommes à la fois les acteurs et les victimes potentielles. Acteurs, je crois que nous sommes prêts à l’entendre. Les humains qui, aujourd’hui, n’ont pas compris que c’est leur mode de vie qui conduit au changement climatique sont de moins en moins nombreux. Pour autant, les modifications de ce comportement ne s’opèrent qu’à une vitesse très lente. C’est que, victimes, nous ne sommes pas convaincus de l’être. Nos actes vont conduire à un bouleversement, certes, mais pour les autres. Encore une fois, les abeilles, les ours, la moitié du règne animal, les îles Maldives, le delta du Gange, tout ça va disparaître mais, moi (sens générique), je serai encore là. Je suis donc confronté à un choix simple: pourquoi modifier quoi que ce soit à mon confort de vie puisque, si catastrophe il y a, je n’en serai pas la victime directe? Les êtres humains, la majorité d’entre eux, ne sont pas armés pour résoudre cette contradiction. Nous (il conviendrait d’expliciter ce “nous”) tentons de les convaincre qu’il sont en train de se mettre un pistolet sur la tempe et d’appuyer sur le levier alors que, vu de leur côté, ils sont, au contraire, en train d’améliorer leur sort, d’accéder au confort, à la joie du progrès, d’augmenter leur espérance de vie. La seule amorce de solution qu’on pourrait entevoir, ce serait de situer le débat sur le plan moral. Bon courage!.. Pendant ce temps, évidemment, ça chauffe... On pourrait envisager une prise de conscience sur la nécessité, à démontrer cette nécessité, de préserver le monde tel qu’il est. Mais ce monde, et tel qu’il est, c’est leur cauchemar.. C’est dans ce monde-ci qu’ils crèvent de faim, qu’ils voient mourir leurs enfants, que leur espérance de vie se réduit de jour en jour. Quelle serait la morale qui les convaincrait de le conserver tel quel?
Si vous aimez les prophéties, je vais vous en faire une. Préparez-vous au deuil, des ours, des abeilles, de certains des Hommes, parce que le bouleversement, nous allons évidemment l’avoir. Les cris d’alarme disent que nous avons dix ans pour réagir. Je prends le risque, allez, et tant mieux si je me trompe: c’est trop tard. La seule attitude qui nous reste, c’est de préparer le changement. C’est pas joli, joli, c’est terrible, c’est une catastrophe si vous voulez. Plutôt que de rêver de conserver notre monde tel qu’il est, je crains qu’il ne soit temps de préparer celui qui nous attend.
Est-il permis de faire remarquer que, dans le fond, le problème moral posé par la crise annoncée ne semble bien concerner que les élites (on peut discuter ce terme à l’infini, ça ne changera rien au sens!)de cette planète? Et est-il permis de faire remarquer que, ce monde-ci, qu’ils semblent vouloir sauver, est justement celui qui a fait leur prospérité? Je vous fiche mon billet qu’une part assez importante des Humains à qui nous tentons de brosser un tableau apocalyptique des lendemains terrestres pensent: bien fait!.... Et je suis également convaincu que cela tient pour beaucoup à qui et de quelle manière il présente cette perspective.
jeudi 4 juin 2009
Nécessité de Nietzsche, contingence de Marx
Bonjour à vous,
mon dernier texte à tendance philo est beaucoup trop long pour figurer ici..
Sa forme est assez "spéciale", pas magistrale pour un sou, ce qui pourrait déconcerter... Il n'en contient pas moins de gros morceaux de philo
Sa longueur (26 pages) peut décourager...
je vous le livre en ligne ici:
nécessité de Nietzsche, contingence de Marx
Si vous prenez le temps de le lire, merci de revenir par ici pour un commentaire.. Cela m'aiderait....
mon dernier texte à tendance philo est beaucoup trop long pour figurer ici..
Sa forme est assez "spéciale", pas magistrale pour un sou, ce qui pourrait déconcerter... Il n'en contient pas moins de gros morceaux de philo
Sa longueur (26 pages) peut décourager...
je vous le livre en ligne ici:
nécessité de Nietzsche, contingence de Marx
Si vous prenez le temps de le lire, merci de revenir par ici pour un commentaire.. Cela m'aiderait....
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