Sur France 4, hier, dans la nuit (vers
2h... La nuit, la télé, c'est captivant), j'ai vu Raphaël, celui
de la chanson de Carla... Quatre consonnes et trois voyelles... Il
venait parler, dans une émission littéraire, on en rirait si ce
n'était pas si minable, du mot littéraire, je veux dire, parler,
donc, de son dernier opus en date, chez Gallimard, évidemment,
« Matière Première ». Je n'ai pas lu ce livre et je ne
le lirai pas, d'ailleurs. Raphaël lui-même ne s'est pas gratté, au
passage, pour dire la même chose d' « indignez-vous »
de Hessel. Chacun ses intolérances, pas vrai ? En quelques minutes,
Enthoven a exposé ses démons avec une maestria qu'on doit lui
reconnaître. Le jeune homme a du talent, c'est indéniable. Un
talent médiatique. Un bon client, on dit, il paraît, dans les
milieux audiovisuels. En très peu de temps, il a réussi à vômir
sa haine de Stéphane Hessel, de Marx, ainsi que son amour pour
Albert Camus, dont vous savez ce que j'en pense. Comme par hasard, le
meilleur qualificatif que je pourrais trouver pour Albert serait :
gendre idéal. Ce qui est exactement le cas de Raphaël. Propre sur
lui, tronche de premier de la classe conviendraient également. Aux
deux. Avec, en outre, un respect immense pour la « culture »
officielle, du bon côté, pour l'un, Raphaël, grand bourgeois, de
l'autre, pour Albert, fils du peuple qui a toujours rêvé « d'en
faire partie ». Ils sont d'accord, en particulier sur la haine
du communiste. Ce qui les rend très sympathiques au belles-mères
rancies qui peuplent la France. Raphaël adore se poser comme avatar
de la « nouvelle philosophie », celle qui a, c'est ce
qu'elle croit, fait tomber le mur de Berlin, pour aboutir,
finalement, à une proximité de pensée avec un certain Sarkozy, en
la personne des sieurs Glucksman et, dans une moindre mesure, Levy.
Raphaël, lui, est allé jusqu'au bout de ses idées, puisqu'il en
est arrivé à partager sa compagne et son enfant avec Nicolas.
L'anticommunisme, comme le communisme, d'ailleurs, est un cancer de
la pensée. Pour contester Hessel, Raphaël en arrive à invoquer
Rosset. Son dernier livre n'est d'ailleurs, en vérité, qu'une copie
( je n'ai pas écrit « pâle »...) du livre « Le
démon de la tautologie » de Rosset, qui opposerait, selon
Raphaël, la révolte et l'indignation. Or, il me semble que,
justement, opposer relève du problème posé. Comme l'écrit Rosset
: « Il y a de l'idéologie dans la lutte contre les
idéologies ». Ce que Raphaël lui même traduit en langage
fleuri, pour être sûr que la plèbe puisse comprendre, par :
« combien il faut être con soi-même pour prendre au sérieux
les idées d’un con ». Et je suis à peu près certain, cher
Raphaël, qu'il y a de l'idéologie dans votre volonté d'en découdre
absolument avec Hessel, son petit opuscule, et, peut-être, avec ses
ventes record. J'ai lu Hessel. Ses quelques pages sommaires. Et je
n'y ai vu personnellement aucun intérêt. Néanmoins, et malgré son
engagement aux côtés de Mélenchon, je n'y ai pas trouvé
d'idéologie communiste ou marxiste. Une idéologie, certes, mais
bien plus proche du christianisme, de ses dogmes « concons »
ou « gnangnans », comme le disent ou l'écrivent certains
à propos des indignés, bien plus proche de la « charité »
que du charabia révolutionnaire. Et cette idéologie-là,
manifestement, cher Raphaël, elle ne vous dérange pas plus que
ça.... Pour moi, Rosset n'oppose pas. Il analyse d'un côté
l'indignation et, de l'autre, la révolte. Il préfère manifestement
la révolte mais sans énocer à aucun moment que la révolte serait
LA solution à tous nos problèmes. Je le perçois bien plus en lutte
contre « la morale » que contre l'indignation, qui n'en
serait, selon lui, et à mon humble avis de plébéien, qu'une forme.
Mais pourriez-vous jurer, cher quatre consonnes et trois voyelles,
que vous ne nous faites pas vous-même, livre après livre, émission
après émission, conférence après conférence, ce qu'on appelait
autrefois « la morale ». Vous savez, ça c'est bien et ça
c'est caca ….
Mais, pour finir, le point sur lequel
je voudrais insister, cher Raphaël, quatre consonnes et trois
voyelles, porte sur une autre écrit de Clément Rosset... « Le
véritable révolté se cultive en silence....». Dites-moi pourquoi,
puisque vous avez choisi votre camp, celui de la révolte, vous êtes
si bavard ? Je vous entends déjà me répondre : pour moi, Rosset
n'est pas une bible.... et moi, je pense que si, que c'est exactement
le problème. En grand bourgeois de la pensée, vous « piochez »
sans arrêt, parmi vos illustres prédécesseurs, depuis l'antiquité,
les idées, voire, parfois, les phrases, souvent extraites de leur
contexte, qui vous arrangent, comme si une bibliothèque pouvait
s'assimiler à un gigantesque supermarché où l'on s'enquiert du
produit qui va nous satisfaire. La base de votre raisonnement est
l'anticommunisme ( tout aussi « con » que le
« communisme », c'est vous et Rosset qui le dites …).
J'en suis navré, cher 4 – 3, mais vous êtes pour moi largement
aussi « con » (c'est vous qui le dites) que les « cons »
que vous pourfendez.
Votre seul argument, au final, au cours
de cette émission nocturne de France 4, chaîne publique, financée
sur les deniers de ceux que vous méprisez tant, serait le fait que
les « indignés » dormiraient tranquilles alors que les
« révoltés » auraient des nuits agitées. Je
demanderais bien à Carla, pour voir, comment sont les nuits de
Raphaël. L'exemple du révolté, pour vous, étant Camus, bien
entendu. Un révolté qui va finir sa vie dans une Facel Véga, l'une
des plus chères voitures de « sport » jamais construites
au monde, avec, au volant, Michel Gallimard, héritier en titre de la
dynastie. On raconte même que cet accident n'en aurait pas été un
et que le véhicule aurait été trafiqué par le KGB... Si, si, vous
avez bien lu... C'était en août 2011 dans il corriera della sera
(et c'est ICI).
Que Raphaël en appelle à Rosset est un pur scandale. Si vous n'êtes
pas encore convaincus, regardez simplement la tenue de 4 – 3
lorsqu'il vient sur les écrans ( l'autre c'était Kenzo, celui-là,
j'ai pas idée.... Dolce et Gabbana ? Zadig de Voltaire ?..) et
comparez-la à la chemise sempiternelle, bleue et à carreaux, de
Clément. Un détail ?... Certes.. un détail.. qui tient à une
notion qui vous est étrangère, cher 4 – 3, l'anonymat …..
Révolté ?????? !!!! .. c'est à pisser de rire ! ….
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