dimanche 30 juin 2013

Raphaël, 4 consonnes et 3 voyelles.....


Sur France 4, hier, dans la nuit (vers 2h... La nuit, la télé, c'est captivant), j'ai vu Raphaël, celui de la chanson de Carla... Quatre consonnes et trois voyelles... Il venait parler, dans une émission littéraire, on en rirait si ce n'était pas si minable, du mot littéraire, je veux dire, parler, donc, de son dernier opus en date, chez Gallimard, évidemment, « Matière Première ». Je n'ai pas lu ce livre et je ne le lirai pas, d'ailleurs. Raphaël lui-même ne s'est pas gratté, au passage, pour dire la même chose d' « indignez-vous » de Hessel. Chacun ses intolérances, pas vrai ? En quelques minutes, Enthoven a exposé ses démons avec une maestria qu'on doit lui reconnaître. Le jeune homme a du talent, c'est indéniable. Un talent médiatique. Un bon client, on dit, il paraît, dans les milieux audiovisuels. En très peu de temps, il a réussi à vômir sa haine de Stéphane Hessel, de Marx, ainsi que son amour pour Albert Camus, dont vous savez ce que j'en pense. Comme par hasard, le meilleur qualificatif que je pourrais trouver pour Albert serait : gendre idéal. Ce qui est exactement le cas de Raphaël. Propre sur lui, tronche de premier de la classe conviendraient également. Aux deux. Avec, en outre, un respect immense pour la « culture » officielle, du bon côté, pour l'un, Raphaël, grand bourgeois, de l'autre, pour Albert, fils du peuple qui a toujours rêvé « d'en faire partie ». Ils sont d'accord, en particulier sur la haine du communiste. Ce qui les rend très sympathiques au belles-mères rancies qui peuplent la France. Raphaël adore se poser comme avatar de la « nouvelle philosophie », celle qui a, c'est ce qu'elle croit, fait tomber le mur de Berlin, pour aboutir, finalement, à une proximité de pensée avec un certain Sarkozy, en la personne des sieurs Glucksman et, dans une moindre mesure, Levy. Raphaël, lui, est allé jusqu'au bout de ses idées, puisqu'il en est arrivé à partager sa compagne et son enfant avec Nicolas. L'anticommunisme, comme le communisme, d'ailleurs, est un cancer de la pensée. Pour contester Hessel, Raphaël en arrive à invoquer Rosset. Son dernier livre n'est d'ailleurs, en vérité, qu'une copie ( je n'ai pas écrit « pâle »...) du livre « Le démon de la tautologie » de Rosset, qui opposerait, selon Raphaël, la révolte et l'indignation. Or, il me semble que, justement, opposer relève du problème posé. Comme l'écrit Rosset : « Il y a de l'idéologie dans la lutte contre les idéologies ». Ce que Raphaël lui même traduit en langage fleuri, pour être sûr que la plèbe puisse comprendre, par : « combien il faut être con soi-même pour prendre au sérieux les idées d’un con ». Et je suis à peu près certain, cher Raphaël, qu'il y a de l'idéologie dans votre volonté d'en découdre absolument avec Hessel, son petit opuscule, et, peut-être, avec ses ventes record. J'ai lu Hessel. Ses quelques pages sommaires. Et je n'y ai vu personnellement aucun intérêt. Néanmoins, et malgré son engagement aux côtés de Mélenchon, je n'y ai pas trouvé d'idéologie communiste ou marxiste. Une idéologie, certes, mais bien plus proche du christianisme, de ses dogmes « concons » ou « gnangnans », comme le disent ou l'écrivent certains à propos des indignés, bien plus proche de la « charité » que du charabia révolutionnaire. Et cette idéologie-là, manifestement, cher Raphaël, elle ne vous dérange pas plus que ça.... Pour moi, Rosset n'oppose pas. Il analyse d'un côté l'indignation et, de l'autre, la révolte. Il préfère manifestement la révolte mais sans énocer à aucun moment que la révolte serait LA solution à tous nos problèmes. Je le perçois bien plus en lutte contre « la morale » que contre l'indignation, qui n'en serait, selon lui, et à mon humble avis de plébéien, qu'une forme. Mais pourriez-vous jurer, cher quatre consonnes et trois voyelles, que vous ne nous faites pas vous-même, livre après livre, émission après émission, conférence après conférence, ce qu'on appelait autrefois « la morale ». Vous savez, ça c'est bien et ça c'est caca ….

Mais, pour finir, le point sur lequel je voudrais insister, cher Raphaël, quatre consonnes et trois voyelles, porte sur une autre écrit de Clément Rosset... « Le véritable révolté se cultive en silence....». Dites-moi pourquoi, puisque vous avez choisi votre camp, celui de la révolte, vous êtes si bavard ? Je vous entends déjà me répondre : pour moi, Rosset n'est pas une bible.... et moi, je pense que si, que c'est exactement le problème. En grand bourgeois de la pensée, vous « piochez » sans arrêt, parmi vos illustres prédécesseurs, depuis l'antiquité, les idées, voire, parfois, les phrases, souvent extraites de leur contexte, qui vous arrangent, comme si une bibliothèque pouvait s'assimiler à un gigantesque supermarché où l'on s'enquiert du produit qui va nous satisfaire. La base de votre raisonnement est l'anticommunisme ( tout aussi « con » que le « communisme », c'est vous et Rosset qui le dites …). J'en suis navré, cher 4 – 3, mais vous êtes pour moi largement aussi « con » (c'est vous qui le dites) que les « cons » que vous pourfendez.

Votre seul argument, au final, au cours de cette émission nocturne de France 4, chaîne publique, financée sur les deniers de ceux que vous méprisez tant, serait le fait que les « indignés » dormiraient tranquilles alors que les « révoltés » auraient des nuits agitées. Je demanderais bien à Carla, pour voir, comment sont les nuits de Raphaël. L'exemple du révolté, pour vous, étant Camus, bien entendu. Un révolté qui va finir sa vie dans une Facel Véga, l'une des plus chères voitures de « sport » jamais construites au monde, avec, au volant, Michel Gallimard, héritier en titre de la dynastie. On raconte même que cet accident n'en aurait pas été un et que le véhicule aurait été trafiqué par le KGB... Si, si, vous avez bien lu... C'était en août 2011 dans il corriera della sera (et c'est ICI). Que Raphaël en appelle à Rosset est un pur scandale. Si vous n'êtes pas encore convaincus, regardez simplement la tenue de 4 – 3 lorsqu'il vient sur les écrans ( l'autre c'était Kenzo, celui-là, j'ai pas idée.... Dolce et Gabbana ? Zadig de Voltaire ?..) et comparez-la à la chemise sempiternelle, bleue et à carreaux, de Clément. Un détail ?... Certes.. un détail.. qui tient à une notion qui vous est étrangère, cher 4 – 3, l'anonymat ….. Révolté ?????? !!!! .. c'est à pisser de rire ! ….

lundi 17 juin 2013

Blang ! ... ( bruit de vaisselle cassée..)


Je vais vous faire part de l'une de mes convictions profondes.... Une chose intuitive dont, si j'avais un peu de courage et d'opiniâtreté, je pourrais faire une théorie, une théorie qui serait d'emblée incorrecte et, par là, novatrice …. Mais mes proches vous le diront : j'ai toujours manqué d'ambition, ce mal qui ronge à peu près tout sur terre, qui est, selon moi, la cause de l'état actuel des choses... contrairement à la plupart de mes congénères.... Le fond de ma pensée porte sur un sujet ontologique... Peut-être « le » sujet ontologique... Les philosophes, les médecins, les tenants de la spiritualité mystique, tous les gens, en gros, qui font l'actualité, pour ne pas dire la « mode » de la « « pensée », tous, vous diront que l'être humain ne peut l'être, humain, que dans son rapport avec l'autre.. Mieux !... Que, sans l'autre, l'humain ne l'est pas …. En trois secondes, je viens de balayer toutes les convictions humaines, l'humanité, en premier, le langage, la grégarité, la société, etc.., et, non seulement, de les parcourir, mais, en plus, de les railler... Non ! … je suis formel... Tout ça est de la soupe, du galimatias, de l'inutile !... Tout ce discours n'a finalement qu'un but ... vous faire endosser les erreurs et les errements des générations qui nous ont précédés.... En espérant que, braves que vous êtes, vous n'aurez qu'un désir : les continuer. Un peu comme les « youyous » des femmes musulmanes qui en ont tellement chié de la pesanteur des « traditions » qu'elles n'envisagent qu'une seule solution : que les « jeunes » en chient autant... Non ! ... définitivement.... contre la bien-pensance d'un Albert Jacquart, par exemple, ou d'un abbé Pierre, d'un Enthoven, d'un Onfray, même, j'ose le dire : je ne trouve en moi aucune humanité que je doive à quiconque... Si humanité il y a, je pense qu'elle est plutôt d'ordre ontologique et que, à l'inverse de ce qui est admis généralement, c'est à cette part de moi-même que je dois l'invention du langage et non le contraire... J'ai le « sentiment » que, sans les autres, je serais quand même humain, que je ne deviendrais pas une bête comme les autres, comme on tente de nous le faire croire. Et je le répète : ma conviction profonde est que, au travers de cette belle légende, la pensée dominante n'a fait qu'inventer le moyen de transmettre une certaine forme de domination, d'esclavage, d'aliénation....

lundi 10 juin 2013

Minuscule

Un détail me met en ce moment assez facilement hors de moi... c'est l'emploi du verbe "arriver" en lieu et place de "parvenir".... On est peu de choses, je vous le concède.... S'enrager tout seul dans son coin sur l'emploi d'arriver ou de parvenir, quelle dérision !.. Pathétique !... Pourtant, si vous prenez le temps d'y penser.... Arriver signifie ligne d'arrivée, but, fin du parcours.... Un absolu, en quelque sorte.... Parvenir signifie plutôt étape.. Ça, c'est fait !..., en langage courant .... Pour prendre un exemple qui m'est cher : lorsque l'un de vos textes devient un livre, grâce à un éditeur, suis-je arrivé à me faire reconnaître en tant qu'écrivain ou bien y suis-je parvenu ?.... J'en suis navré, mais ce simple "détail" est pour moi essentiel ... Dans un cas, je suis définitivement "écrivain", dans l'autre j'ai franchi une étape qui sera bien vite remise en cause.... Le "diable est dans les détails", disait l'autre... L'emploi de l'un ou de l'autre dit finalement beaucoup sur qui emploie l'un ou l'autre.... Je vous invite à écouter tous nos personnages médiatiques et à constater, simplement... On ne "parvient" plus.. on arrive. Parvenir contient cette idée troublante qu'on pourrait penser y parvenir alors qu'on y est, en fait, arrivé.. Ce qui reprend le mythe du juif errant, celui qui cherche par devant ce qui est advenu en arrière de sa vie.... Eh oui !... Quand on pense, on est face à un écheveau inextricable... Bien obligé de tirer sur le bout de fil qui dépasse.... Et voilà toute la pensée structuraliste...  la présence du monde entier dans un simple verre, pour reprendre un poncif. Arriver, parvenir, une peccadille qui dit tout... En manière de conclusion, cette phrase absolument réjouissante : "Tout est dans tout, et réciproquement... le reste est dans  Victor Hugo".  Serais-je parvenu à vous convaincre?..... Pour en revenir à moi, puisque, comme vous le savez, il n'y a que cela qui m'intéresse, je me sens définitivement de la tradition de ceux qui parviennent et à jamais ennemi de ceux qui arrivent..... Un clivage pour moi essentiel.....